PARIS (Reuters) - Le délégué général de La République en marche s'est déclaré lundi favorable au retour de la taxe carbone, dont la hausse a été abandonnée au plus fort de la crise des "Gilets jaunes", à condition que les ménages modestes n'en pâtissent pas.
Ces déclarations de Stanislas Guerini s'ajoutent à celles de la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson, qui a défendu dimanche le principe de l'impôt sur les carburants censé rendre le comportement des automobilistes plus vertueux.
"On n'a pas le droit d'arrêter la transition écologique", a déclaré le numéro un du parti présidentiel sur France 2.
"Mais, a-t-il ajouté, il faut le faire (...) en utilisant l'argent de cette taxe carbone pour accompagner ceux qui ont aujourd'hui des difficultés à changer de véhicule, ceux qui ont des difficultés à changer de chaudière."
Après plusieurs semaines d'inflexibilité, le gouvernement a annulé en décembre l'augmentation de cette taxe qui devait représenter 2,9 centimes par litre d'essence et 6,5 centimes par litre de diesel à compter du 1er janvier.
C'était l'une des premières revendications des "Gilets jaunes", mobilisés depuis la mi-novembre.
"Elle reviendra peut-être", a déclaré Brune Poirson dimanche sur France 3? tout en précisant que rien n'était tranché, le sujet étant au menu du "grand débat" lancé par l'exécutif pour répondre au malaise exprimé par les manifestants.
"La taxe carbone, les économistes l'ont montré et on le sait depuis longtemps, c'est un outil qui est efficace, un outil en faveur de la transition écologique, qui a un vrai impact parce qu'il envoie un signal prix qui permet aux gens de changer leur comportement", a justifié la secrétaire d'Etat.
Le "grand débat" doit se poursuivre jusqu'à la mi-mars.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)