par Eric Knecht
LE CAIRE-PARIS (Reuters) - Un Airbus (PA:AIR) A320 d'EgyptAir parti de Paris mercredi à 23h09 (21h09 GMT) à destination du Caire avec 56 passagers, sept membres d'équipage et trois agents de sécurité égyptiens a disparu dans la nuit des écrans radar alors qu'il survolait la Méditerranée.
Selon des responsables de l'aviation civile égyptienne et d'EgyptAir, l'appareil s'est probablement abîmé en mer.
Le ministère égyptien de l'Aviation civile a déclaré que l'avion avait émis un signal de détresse à 02h26 GMT (04h26 heure locale égyptienne), mais l'armée égyptienne a démenti des informations selon lesquelles elle aurait reçu un tel signal.
Au nombre des passagers figuraient 30 Egyptiens, 15 Français, deux Irakiens, un Britannique, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Tchadien, un Saoudien, un Koweïtien, un Soudanais et un Canadien, selon EgyptAir.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a déclaré sur RTL qu'"aucune hypothèse" ne pouvait être écartée à ce stade sur les circonstances de la disparition du vol MS804. Son homologue égyptien a abondé dans le même sens.
Le président français, François Hollande, s'est entretenu avec son homologue égyptien Sissi jeudi matin et les deux dirigeants "sont convenus de coopérer étroitement pour établir le plus vite possible les circonstances de cette disparition", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.
Une réunion interministérielle a eu lieu à l'Elysée, sous la présidence du chef de l'Etat.
MOYENS FRANÇAIS
"Cette nuit nous avons appris la disparition d’un avion d’EgyptAir, un avion régulier qui se rendait au Caire avec 56 passagers à bord au moment où l’avion entrait dans l’espace aérien égyptien", a déclaré à l'issue de cette réunion le ministre français des Affaires étrangères.
"Nous allons évidemment nous mobiliser et nous sommes à la disposition des autorités égyptiennes pour avec nos moyens militaires avec nos avions, nos bateaux aider à la recherche de cet avion, a-t-il ajouté devant la presse.
Une cellule de crise a été mise en place à Paris et à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, d'où l'avion est parti, et des familles de passagers ont commencé à arriver à l'aéroport du Caire peu après le lever du jour, tandis que les armées égyptienne et grecque dépêchaient des équipes de recherche en Méditerranée, notamment des avions et une frégate.
Egyptair a précisé sur Twitter que le contact avait été perdu à 02h30 alors que l'appareil se trouvait à 11.280 mètres d'altitude et à 280 km de la côte égyptienne. L'atterrissage était prévu à 03h05, heure locale.
"Il n'y avait rien d'anormal", a déclaré à Reuters Ahmed Adel, vice-président d'EgyptAir. "Les avions de recherche et de secours de l'Armée de l'air égyptienne se trouvent sur les lieux où le contact a été perdu. Ils continuent à chercher et rien n'a été découvert pour le moment", a-t-il ajouté.
L'appareil a disparu des écrans deux minutes après avoir quitté l'espace aérien grec, selon Kostas Litzerakis, directeur de l'Aviation civile grecque. Dans ses échanges avec les contrôleurs aériens grecs, "le pilote n'a fait état d'aucun problème", a-t-il ajouté.
"FLAMME DANS LE CIEL"
Une enquête a par ailleurs été ouverte après le témoignage du capitaine d'un navire marchand qui dit avoir vu "une flamme dans le ciel", 130 milles nautiques au sud de Karpathos, une île grecque située entre la Crête et Rhodes, dit-on de source proche du ministère de la Défense à Athènes.
Le temps était clair au moment de la disparition, d'après les bulletins météo. Les données disponibles sur FlightRadar24.com indiquent en outre que l'avion se trouvait bien à son altitude de croisière.
D'après la réglementation de l'Onu, l'enquête sera menée par les autorités égyptiennes avec l'aide de la France, dans la mesure où un Airbus est impliqué.
Un Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet s'est écrasé le 31 octobre dernier dans la péninsule du Sinaï, en Egypte, avec 224 personnes à bord, qui ont toutes péri dans la catastrophe. L'avion avait décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, au bord de la mer Rouge, à destination de Saint-Pétersbourg en Russie.
La Russie et les gouvernements occidentaux ont déclaré que l'appareil avait sans doute été détruit par une bombe, et le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a affirmé avoir introduit des explosifs à bord avant le décollage.
En mars, un avion d'EgyptAir assurant la liaison entre Alexandrie et Le Caire avait été détourné par un homme qui, selon les autorités, portait une ceinture d'explosifs factice. L'individu, qui avait contraint l'avion à se poser à Chypre, s'était rendu aux autorités peu après l'atterrissage.
(Avec Lincoln Feast, Alex Richardson, Jean-Baptiste Vey, Siva Govindasamy, Samia Nakhoul, Tim Hepher, Michele Kambas et Miral Fahmy,; Eric Faye, Jean-Philippe Lefief, Jean-Baptiste Vey et Sophie Louet pour le service français, édité par Yves Clarisse)