PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a défendu vendredi sa réforme du permis de conduire contestée par les auto-écoles qui ont lancé à Paris une "opération escargot" pour protester contre une initiative qui va selon elles réduire la sécurité.
Le projet de loi "sur la croissance et l'activité" prévoit notamment un délai maximum de 45 jours entre deux passages de l'examen de conduire et le recours à des agents d'entreprises publiques, comme ceux de La Poste, afin de pallier le nombre insuffisant d'inspecteurs.
L'obligation des 20 heures de cours minimum est supprimée, une mesure qualifiée de "démagogique" par les professionnels.
"On va réduire les délais et on va réduire le coût du permis de conduire. Aucune de ces mesures qui sont portées par le texte (...) ne conduisent à réduire la sécurité routière", a déclaré Emmanuel Macron dans les couloirs de l'Assemblée.
"Ce sont des mesures véritablement de bon sens, très pratiques qui sont attendues par les jeunes et leurs familles. Il ne faut pas parler de libéralisation parce que ce n'est pas vrai", a-t-il ajouté.
Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), qui estime que la réforme va "à l'encontre de la profession et donc de la sécurité routière", a appelé à une opération escargot vendredi à Paris.
Des véhicules d'auto-écoles se sont rassemblés tôt vendredi matin aux portes de la capitale dans le but de se réunir à mi-journée au pied de la Tour Eiffel. Des opérations identiques sont prévues lundi dans plusieurs villes de province.
Le député socialiste Gilles Savary, rapporteur de la "loi Macron", a rappelé dans un communiqué que la première lecture de la réforme par l'Assemblée n'épuisait pas d'éventuelles améliorations du texte, sans remettre en cause un meilleur accès au permis de conduire et sans en sacrifier la qualité.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse) 2015-02-06T130724Z_1007180001_LYNXMPEB150KE_RTROPTP_1_OFRTP-FRANCE-LOI-MACRON.JPG