PARIS (Reuters) - La mairie de Paris a fait part lundi dans un communiqué de sa "vive inquiétude" et l'opposition municipale a dénoncé "un scandale financier", après l'annonce d'un projet de fusion entre les deux clubs de rugby de la région parisienne, le Stade Français Paris et le Racing 92.
Le rapprochement du club parisien et de l'équipe des Hauts-de-Seine suscite des interrogations sur l'avenir du stade Jean-Bouin, situé dans le XVIe arrondissement de la capitale, dont la récente rénovation a été financée par la municipalité.
L'enceinte parisienne rénovée, entrée en service en 2013, va se retrouver en concurrence avec la future Arena 92, à Nanterre (Hauts-de-Seine), dont l'inauguration est prévue en septembre prochain.
"Nous serons particulièrement attentifs à assurer la soutenabilité et l'amortissement des investissements qui ont été réalisés par la collectivité au Stade Jean-Bouin", a souligné dans un communiqué de la mairie de Paris Jean-François Martins, adjoint en charge du sport.
Il a précisé que les dirigeants des deux clubs avaient été conviés à une réunion "qui se tiendra dans les prochains jours à l'Hôtel de Ville".
Le président du Racing 92, Jacky Lorenzetti, a déclaré sur RTL que l'équipe issue de la fusion "va jouer d'abord l'année prochaine à Jean-Bouin puisque l'Arena sera pas terminée en début de saison".
"Ensuite nous allons travailler avec la ville de Paris, avec les Hauts-de-Seine, avec la mairie de Nanterre, avec toutes les parties prenantes pour essayer d'organiser un calendrier qui soit cohérent entre l'Arena et le stade Jean Bouin", a-t-il ajouté.
Son homologue du Stade Français, Thomas Savare, a précisé sur la même antenne que le stade Jean Bouin, qu'il a décrit comme un "écrin", accueillait déjà "beaucoup plus de matchs que ce qui était prévu initialement dans le projet", puisque le Red Star, club de football évoluant en Ligue 2, y dispute ses rencontres à domicile.
"Donc il y a déjà une vingtaine de matches de football qui sont joués à Jean Bouin en plus des matches du Stade Français".
La maire de Paris Anne Hidalgo a quant à elle déploré de n'avoir appris que "quelques minutes avant la presse" le projet de fusion entre les deux clubs, qui selon elle "aurait mérité de faire l'objet d’une concertation associant les collectivités locales, les différents partenaires et les joueurs".
Dans un communiqué distinct, le groupe Les Républicains au conseil de Paris a dénoncé "un scandale financier pour le contribuable parisien".
"Livré il y a moins de quatre ans, cette infrastructure (le Stade-Jean Bouin, ndlr) qui a coûté 200 millions d'euros n'aura donc servi que 40 matchs au Stade Français qui s'apprête à fusionner avec le Racing 92 pour déménager à Nanterre", soulignent les élus municipaux de l'opposition dans ce document.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)