PARIS (Reuters) - Plusieurs responsables de la gauche de la gauche, socialistes, écologistes et représentants du Front de gauche se sont réjouis dimanche de l'arrivée en tête des législatives grecques du parti de la gauche radicale Syriza, qui envoie selon eux un signal au reste de l'Europe.
Sans aller aussi loin, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a lui aussi salué le succès de Syriza, écrivant sur Twitter que "la victoire d'un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti socialiste."
Le parti anti-austérité grec Syriza, qui s'est engagé à renégocier la dette publique avec les créanciers internationaux, a facilement remporté les élections législatives de dimanche avec 36,3% des voix mais pourrait rater de justesse la majorité absolue en sièges, selon les premières projections officielles.
"La victoire de Syriza (est) une chance pour la Grèce mais aussi pour L'Europe. Elle offre un point d'appui à tous ceux qui veulent changer l'Union Européenne", écrit sur Twitter le député PS Emmanuel Maurel, de l'aile gauche du parti.
Dans un communiqué, son collègue Pouria Amirshahi estime que Syriza et ses alliés "déverrouillent la situation politique européenne". "Il est temps pour la France de poser, avec la Grèce aujourd'hui et l'Espagne demain, les bases d'une autre cohérence économique."
Jean-Luc Mélenchon, qui dit travailler en France à une alliance avec les écologistes sur le modèle de Syriza, a dit sur BFM TV avoir le sentiment "d'un moment historique."
"L'EXEMPLE VIENT DU SUD"
"C'est un grand soir démocratique", a-t-il dit. "Peut-être que nous tenons l'occasion de refonder l'Europe."
Sur BFM TV, le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent a dit voir dans ces résultats un espoir pour "tous ceux qui, en Europe, refusent les politiques d'austérité".
Le porte-parole d'Europe-Ecologie Les Verts, Julien Bayou, a appelé à émuler l'action de Syriza en France.
"Il va falloir qu'on travaille", a-t-il dit sur iTELE. "On a aussi besoin en France de changer de politique (...) L'exemple vient du Sud."
Par la voix de son vice-président Florian Philippot, le Front national a aussi salué ces résultats, dans lesquels il a dit voir sur Twitter une "gifle pour la caste UMPS européiste."
Une victoire de Syriza, en tête des sondages depuis plusieurs mois, constitue une première dans la zone euro avec la possible constitution d'un gouvernement ouvertement opposé aux contreparties exigées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour sauver le pays de la faillite.
À droite, le principal parti d'opposition a dit "prendre acte" du choix du peuple grec.
"L'UMP espère que les efforts (menés depuis trois ans) (...) ne seront pas dilapidés, ce qui conduirait la Grèce à des difficultés encore plus graves", dit dans un communiqué Pierre Lellouche, délégué général aux relations internationales.
"L'appartenance à la zone euro implique que chacun de ses membres, par-delà les choix politiques légitimes, respectent ses engagements ainsi que les règles communes."
(Chine Labbé)