par Hamid Shalizi et Josh Smith
KABOUL (Reuters) - L'attentat suicide et la fusillade revendiqués par les taliban contre le siège d'un des service afghans de sécurité, dans le centre de Kaboul, a fait mardi matin au moins 28 morts et plus de 320 blessés, selon un bilan du chef de la police de la capitale afghane.
Le président afghan, Ashraf Ghani, a condamné cette attaque "dans les termes les plus forts possibles", selon un communiqué du palais présidentiel, qui n'est situé qu'à quelques centaines de mètres du lieu de l'explosion.
Des civils et des membres des forces afghanes de sécurité sont au nombre des victimes de l'attentat suicide à la voiture piégée, suivi d'une fusillade, qui a visé le siège de la Direction nationale de la sécurité (DNS), a déclaré le chef de la police de Kaboul, Abdul Rahman Rahimi.
Les taliban, qui ont lancé la semaine dernière leur "offensive de printemps", ont revendiqué l'attaque contre le Département 10, unité de la DNS chargée de la protection des ministres et des personnalités.
Leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, a déclaré qu'après l'explosion de la voiture piégée, des membres du commando avaient pu pénétrer dans la bâtiment où ils ont affronté les forces de sécurité. Ce point n'a pu être vérifié auprès des autorités afghanes.
Dans le secteur où a eu lieu l'attentat se trouvent, outre le siège de la DNS, des bâtiments ministériels et les sièges d'autres agences de sécurité, de même que l'ambassade des Etats-Unis et le quartier général de la mission internationale sous commandement de l'Otan. L'ambassade des Etats-Unis et la mission de l'Otan ont dit ne pas avoir été touchées par la violente explosion.
D'après un journaliste de Reuters, des coups de feu ont été entendus pendant plus d'une demi-heure après l'explosion.
Les taliban ont annoncé le 12 avril le début de leur offensive de printemps, et des combats font rage depuis plusieurs jours aux abords de la grande ville du Nord, Kunduz. La cinquième ville d'Afghanistan est brièvement tombée aux mains des taliban, en septembre dernier, camouflet le plus important adressé par les taliban au pouvoir afghan depuis que les forces internationales ont mis un terme, à la fin 2014, à leurs opérations de combat.
(Hamid Shalizi et Josh Smith avec Jibran Ahmed à Peshawar; Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)