PARIS (Reuters) - Les députés français ont donné mardi leur feu vert à l'expérimentation de salles "de consommation à moindre risque" (SCMR) plus communément appelées "salles de shoot", malgré l'hostilité de l'opposition.
Ces salles seront gérées par les professionnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue où est autorisée la consommation des substances illicites sous la supervision d'une équipe pluridisciplinaire.
Le texte autorise une expérimentation d'une durée de six ans à compter de l'ouverture de la première salle. Selon un rapport de l'Assemblée nationale, trois salles pourraient ouvrir à terme.
L'UMP Yannick Moreau, auteur d'une proposition de loi interdisant l'ouverture de toute "salle de shoot" signée par 105 de ses collègues, a affirmé que cette expérimentation serait "un très mauvais signal de banalisation de la drogue à l'intention de la jeunesse".
Pour la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l'objectif "n'est pas de banaliser, de faciliter la consommation de drogue mais de prendre en compte des situations qui existent, qu'on les supporte ou pas, qu'on les voie ou pas". Selon elle, on compte en France plus de 80.000 usagers de drogue par voie intraveineuse et 100 morts par overdose chaque année.
L'examen en première lecture par les députés du projet de loi de modernisation du système de santé qui prévoit cette expérimentation, commencé mardi dernier, se poursuivra toute la semaine, l'Assemblée devant se prononcer le 14 avril par un vote solennel sur l'ensemble du texte.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)