Le constructeur automobile allemand BMW, roi du haut de gamme, s'est dit mardi "prudemment optimiste" pour 2013, année pour laquelle il vise un bénéfice avant impôts proche de celui de 2012 alors que sont prévus d'importants investissements.
"Après une année 2012 record, BMW regarde avec un optimisme prudent l'année en cours et se donne des objectifs exigeants dans un contexte économique encore volatile et difficile", a déclaré son patron Norbert Reithofer lors de la conférence de presse annuelle du groupe à Munich.
Pour faire face à la hausse attendue de la demande pour ses modèles, BMW prévoit d'augmenter ses capacités de production.
Il s'attend également à une hausse des coûts de développement liée au lancement de 11 nouveaux modèles en 2013, dont la première voiture 100% électrique de la marque au logo bleu et blanc, la petite citadine i3, en fin d'année.
D'ici fin 2014, le groupe compte commercialiser 25 véhicules inédits au total, dont 10 sans prédécesseur.
Tout cela va l'amener à augmenter encore ses investissements, qui ont déjà bondi de 42% à 5,2 milliards d'euros l'an passé.
Par conséquent, malgré une hausse -non chiffrée- des ventes attendue en 2013, il vise un bénéfice avant impôts quasiment stable, "de l'ordre de celui de 2012" (7,8 milliards d'euros).
Il anticipe une marge opérationnelle, mesure de sa rentabilité, comprise entre 8 et 10% dans sa division automobile, une fourchette dépassée en 2012 (10,9%).
BMW prévoit toujours de vendre plus de deux millions de véhicules en 2016, une étape dans sa stratégie pour rester le numéro un mondial du haut de gamme d'ici 2020. La place est également convoitée par ses principaux concurrents, Audi (groupe Volkswagen) et Mercedes-Benz (groupe Daimler).
Grâce au dynamisme de ses ventes en Chine et aux Etats-Unis, le constructeur des BMW, Mini et Rolls-Royce a écoulé en 2012 quelque 1,85 million d'unités, un plus haut.
Il a enregistré d'autres records avec son bénéfice net de 5,12 milliards (+4%) et son chiffre d'affaires de 76,85 milliards d'euros (+12%).
Pour les analystes de Morgan Stanley, "les résultats annuels de BMW révèlent une qualité de profit qui est exceptionnelle, même pour les standards élevés de BMW".
"La confirmation de (ses) résultats solides devrait être bien reçue par les marchés", estiment ceux de Société Générale.
Vers 12H00 GMT, à la Bourse de Francfort, le titre BMW prenait 0,73% à 70,7 euros dans un marché en baisse de 0,19%.
Pour Ferdinand Dudenhöffer, directeur du centre de recherche CAR à l'université de Duisburg-Essen, "les trois constructeurs haut de gamme allemands ont du succès sur le marché mondial" mais "BMW est actuellement plus fort que jamais" et bien placé pour rester numéro un du segment à l'horizon 2020.