Lagardère a vu son bénéfice net part bondir de 136% en 2016 après de bonnes performances de la distribution dans les lieux de transports et de l'édition mais aussi grâce à d'importantes cessions dans l'immobilier.
La branche média continue en revanche à sublir l'effet du déclin des magazines, alors que le groupe a assuré ne pas avoir l'intention de céder ses radios musicales et compte s'atteler au redressement d'Europe 1, dont les audiences sont en berne.
Le groupe diversifié dirigé par Arnaud Lagardère a publié mercredi un bénéfice net part du groupe de 175 millions d'euros, contre 74 millions en 2015.
Lagardère a fait "une très très bonne année 2016" et s'attend à "une bonne année 2017", a indiqué Arnaud Lagardère au cours d'une conférence consacrée aux résultats.
Le groupe a vu son résultat opérationnel courant (resop) progresser de 13,5% l'an dernier à 395 millions d'euros, dépassant son objectif initial, qui était de +10% en début d'année, et avait été relevé à +13% en février.
Lagardère prévoit néanmoins un ralentissement l'an prochain de la croissance de cet indicateur clef, dans une fourchette de 5% à 8% (toujours à change constant et hors effet de cessions éventuelles).
Le résultat net ajusté, retraité d'éléments non récurrents, est en léger retrait à 238 millions d'euros, contre 240 millions un an plus tôt.
Le groupe a notamment bénéficié d'un apport brut de 211 millions d'euros issu de la cession de l'immeuble Carré Daumesnil à Paris et de plusieurs biens immobiliers en Espagne.
- Cession de l'immeuble d'Europe 1 -
Cette année le groupe pourrait encore bénéficier de la cession de l'immeuble d'Europe 1 de la rue François 1er dans le huitième arrondissement de Paris, alors que la rédaction doit déménager dans l'ancien immeuble de Canal+, quai André-Citroën.
Lagardère avait publié en février un chiffre d'affaires en hausse de 2,7%, à 7,391 milliards d'euros.
Si trois de ses filiales ont vu leur activité progresser : Lagardère Travel Retail (duty free et distribution dans les lieux de transport, +5,3%), Lagardère Publishing (édition, +2,6%) et Lagardère Sports and Entertainment (événements sportifs, +0,3%), Lagardère Active (médias) a en revanche reculé de 4,9% en 2016.
"Le groupe confirme sa dynamique de croissance malgré un environnement géopolitique difficile", a observé Gérard Adsuar, directeur financier du groupe. Il a chiffré l'impact négatif pour le groupe des attentats, qui ont affecté les flux de voyages dans les aéroports, à 7 millions d'euros.
Le groupe a confirmé la perspective de croissance des ventes de 7% à 10% dans le Travel Retail.
A ce propos, Lagardère a indiqué avoir bouclé en février la vente de ses dernières filiales de distribution de presse à l'international pour se recentrer sur le duty free et la distribution dans les lieux de transport
"On a anticipé que c'était un métier durablement en déclin", a souligné Arnaud Lagardère.
Le patron de la branche médias, Denis Olivennes, a confié de son côté ne pas "s'attendre à une reprise de la croissance des activités de presse", dont les revenus traditionnels (pub et diffusion) accusent une baisse de quelque 7% par an.
"Notre stratégie est de réduire l'exposition à la presse et de créer des diversifications", a-t-il expliqué.
Interrogé sur le pôle radio, Arnaud Lagardère a indiqué que le groupe "allait s'atteler au redressement d'Europe 1" dont les audiences sont passées derrière franceinfo et au même niveau que RMC en novembre-décembre, du jamais vu depuis 2012.
Cette radio qui a un "impact très faible" dans les comptes de Lagardère "est un symbole important", a relevé le patron du groupe.
Lagardère compte aussi conserver ses radios musicales, "des actifs qui restent intéressants" même s'il s'agit d'une activité difficile, a-t-il précisé.
Ces radios présentent notamment des synergies intéressantes avec l'activité de marketing des évènements sportifs, a noté Arnaud Lagardère.