PARIS (Reuters) - Le gouvernement se prononcera "de façon complète" sur la réforme du permis de conduire à l'issue, le 15 mars, du débat national organisé en réponse à la crise des "Gilets jaunes", a annoncé mardi Matignon après la remise d'un rapport sur ce dossier.
L'exécutif avait chargé fin août la députée de la République en Marche (LaRem) Françoise Dumas d'une mission parlementaire visant notamment à renforcer la qualité de la formation du permis de conduire et à garantir son accessibilité.
"Le gouvernement a accueilli ces propositions avec intérêt, notamment celles concernant l'intégration du permis de conduire au Service national universel et le développement de nouveaux modes d’apprentissage, tels que le simulateur", peut-on lire dans un communiqué de Matignon.
Sont également citées la possibilité de pouvoir comparer de façon plus transparente les tarifs et les taux de réussite, l'expérimentation de la possibilité donnée aux candidats de s’inscrire à l’épreuve pratique directement en ligne et l'augmentation du nombre de créneaux d’examen.
Dans le sillage de la remise de ce rapport, la question "pourra être discutée" dans le cadre du "grand débat national", précisent les services du Premier ministre Edouard Philippe.
Le gouvernement va entamer quant à lui "un cycle d’échanges à son niveau avec les parties prenantes" et une délégation représentant les responsables d’auto-écoles sera reçue par des membres du cabinet du Premier ministre.
La dernière réforme du permis de conduire remonte à 2014 et s'était traduite l'année suivante par une série de mesures contenues dans la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite "loi Macron" - à l'époque ministre de l'Economie de François Hollande.
"UBERISATION"
En marge d'un déplacement dans le Nord en novembre dernier, le chef de l'Etat a promis une baisse "drastique" du coût du permis de conduire et une aide à "l'acquisition du premier véhicule".
En France, le coût moyen du passage du permis de conduire est compris actuellement entre 1.600 et 1.800 euros. L'examen a été passé par 1,51 million de candidats en 2017 pour un taux de réussite de 57,2%.
Parmi les mesures contenues dans le rapport de Françoise Dumas, la réforme de l’agrément des auto-écoles hérisse particulièrement ces dernières qui y voient un risque d'"uberisation" de la profession profitant avant tout aux nouvelles plateformes en ligne.
Des opérations escargot ont été menées dans plusieurs villes lundi à l'appel des trois organisations de la profession (CNPA, Unidec, Unic) pour protester contre cette réforme.
"J'ai entendu hier les préoccupations des auto-écoles dont on sait que le maillage territorial est essentiel", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, mardi. "Soyons clairs : le rapport ne vise pas à soutenir telle ou telle catégorie ni à en pénaliser une au profit d'une autre mais bien d'unir, de rassembler tous les acteurs pour mener au front ce combat qui est l'accès au permis de conduire".
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)