PARIS (Reuters) - Les députés français ont rejeté jeudi, avec l'appui du gouvernement, une proposition de loi écologiste qui visait à légaliser le suicide médicalement assisté et l'euthanasie, dans l'attente de l'adoption d'un texte permettant une sédation profonde pour les patients en phase terminale.
"Je ne peux pas apporter une réponse favorable", à ce texte a dit la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, suivie par l'UMP, le Parti socialiste, les centristes de l'UDI et le Front de gauche.
Jacqueline Fraysse (Front de gauche) a exprimé ses craintes face "aux risques qu'une telle disposition législative ne manquerait pas d'ouvrir la porte".
En revanche, Roger-Gérard Schwartzenberg a apporté le soutien du groupe des radicaux de gauche qu'il préside et a rappelé que celui-ci avait déposé un texte identique en 2012.
"L'enjeu du texte radical et du texte écologiste est le même. Permettre au malade incurable en phase terminale de terminer sa vie dans la dignité et sans souffrance", a-t-il dit.
Si les mouvements Alliance Vita et "Soulager mais pas tuer" ont manifesté ces jours derniers contre cette proposition de loi, l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD), que préside Jean-Luc Romero, soutient ce texte et appelle à manifester samedi prochain.
François Hollande avait promis durant sa campagne électorale de 2012 de dépasser la loi de 2005 qui prévient l'acharnement thérapeutique mais n'autorise pas le suicide assisté.
Il a donné son feu vert à une proposition de loi élaborée à partir du rapport présenté en décembre dernier par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) qui sera examinée au printemps et devrait être adoptée.
Le texte Claeys-Leonetti propose une "sédation profonde et continue" pour les patients en phase terminale sans aller jusqu'à l'euthanasie et rend contraignantes pour les médecins les directives anticipées laissées par les malades.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)