PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a dénoncé mardi les paroles "inacceptables et méprisantes" d'Agnès Thill, une députée de la République en marche (LaRem) opposée à l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes.
Dans une interview vidéo à Oise Hebdo diffusée lundi soir, l'élue a comparé "la souffrance des femmes seules" qui souhaitent une PMA à celle des "drogués".
Ces femmes "souffrent, j'entends bien (...) Si un drogué souffre, on lui donne la drogue? Est-ce que je lui donne un médicament, est-ce que je lui donne un enfant parce qu'elle souffre?", déclare-t-elle. "Un enfant n'est pas un médicament".
"Insupportables et méprisantes paroles d'Agnès Thill à l'égard des mamans et des enfants comparés à des médicaments", a réagi Benjamin Griveaux sur son compte Twitter (NYSE:TWTR) mardi.
"Ces mots blessent des familles et viennent nourrir tous les préjugés ignobles que je continuerai à combattre inlassablement", a-t-il ajouté. "Effectivement, ça suffit."
L'élue avait déjà suscité l'indignation la semaine dernière, y compris dans son propre camp, en affirmant que "l'absence de genre dans le mot parent favoris (ait) l'éclosion d'écoles coraniques".
Interrogé à son sujet lundi sur France inter, le patron des députés LaRem, Gilles Le Gendre, a estimé qu'Agnès Thill avait "toujours sa place dans le groupe" et a dit se refuser à pratiquer "la police de la pensée".
L'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a assuré en novembre que la loi bioéthique contenant cette mesure serait promulguée "courant 2019".
La semaine dernière, lors d'un débat avec les maires dans l'Eure, il a souhaité que ce soit "un sujet sur lequel la France ne se déchire pas".
"Il y a des convictions philosophiques, religieuses, qui sont parfois très différentes, il y a une société qui change aussi qu'il faut regarder, il y a des lignes rouges qu'on va devoir fixer mais il faut le faire dans le plus grand calme, c'est pour ça que j'ai voulu prendre mon temps", a-t-il dit.
(Marine Pennetier, édité par Julie Carriat)