Au total 122.000 citoyens européens installés au Royaume-Uni ont quitté le pays entre avril 2016 et mars 2017, un chiffre au plus haut en 9 ans, selon les données publiées jeudi par l'Office national des statistiques britannique (ONS).
L'émigration européenne s'est accélérée ces derniers mois: depuis un an, elle a augmenté de 37% (+33.000 départs par rapport à 2016).
La hausse est particulièrement alimentée par les départs des citoyens roumains et bulgares (+100%) et par ceux des ressortissants d'Europe de l'est (+58% pour le groupe de pays regroupant Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie).
Dans le même temps, l'immigration européenne a reculé de 7% (-19.000 arrivées).
Le solde migratoire de citoyens européens au Royaume-Uni reste néanmoins positif sur la période, à +126.000 arrivées, mais accuse une forte baisse par rapport à 2016 (-29%).
Ces variations interviennent alors que les Britanniques ont voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en juin 2016, après une campagne marquée par la question de la réduction de l'immigration.
Pour Jonathan Portes, professeur d'économie à l'université King's College de Londres, ces résultats "confirment que le Brexit a un impact significatif sur les flux migratoires, même avant tout changement politique ou législatif".
"Les citoyens européens, ceux qui prévoient de venir au Royaume-Uni comme ceux qui sont déjà installés, sont inquiets pour leur futur statut dans le pays", juge-t-il sur Twitter.
Pour Nicola White, directeur du service des migrations internationales à l'ONS, il est "trop tôt pour dire si ces chiffres sont l'indication d'une tendance de long terme".
La question du statut des 3,2 millions d'Européens qui vivent outre-Manche et du million de Britanniques installés dans le reste de l'UE est au coeur des négociations de divorce entamées entre Londres et Bruxelles en juin dernier.