PARIS (Reuters) - Nicolas Hulot, accusé par l'opposition de trahir ses convictions en restant dans un gouvernement pour lequel la défense de l'environnement ne serait pas une priorité, a demandé lundi du temps pour faire aboutir ses dossiers.
"C'est bien de voir le verre à moitié vide, moi je le vois aussi à moitié plein, je vois aussi tout ce que j'ai obtenu", a dit le ministre de la Transition écologique sur RTL.
"Sur le glyphosate, sur le CETA (accord économique et commercial entre l'Union européenne et le Canada), si je n'avais pas mis ces sujets-là sur la table, ces sujets-là seraient sous le radar".
L'ancien animateur de télévision et militant écologiste, qui avoue ne pas prendre de plaisir en politique, a subi les critiques de l'opposition ces derniers jours.
Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a dit du ministre la Transition écologique jeudi sur France 2 qu'il s'était lancé en politique avec "beaucoup de naïveté".
"Il pense qu’il va changer tout à lui tout seul, c’est un homme qui a beaucoup de mal à intégrer la logique des rapports de force, il ne comprend pas ça ", a-t-il précisé.
Pour Nicolas Hulot, il faut parfois être "patient".
"J'essaie d'emmener le pays dans une transformation profonde. Et je sais que les choses ne se décrètent pas comme ça. Ce n'est pas simplement en ayant une attitude de boutiquier ou de gestionnaire que je vais y arriver. J'essaie de convaincre l'ensemble du gouvernement, l'ensemble des partenaires, l'ensemble des Français", a-t-il dit.
Il précise que pour s'assurer que la France ne vote pas la reconduction pour dix ans du glyphosate, un produit largement utilisé dans l'agriculture et le jardinage, il n'a pas eu à "se battre comme un malade". La Commission européenne doit se prononcer sur le sujet mardi.
Nicolas Hulot devrait dire en décembre s'il reste au gouvernement ou non, une décision qui dépendra de sa capacité à faire entendre sa position.
"Je l'ai déjà dit, aucun plaisir à être au pouvoir, j'attends d'avoir de la satisfaction de faire avancer en profondeur les choses", a-t-il dit.
Parmi les lignes rouges, le dossier controversé de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Si l'aéroport se construit, "on verra à ce moment-là quelle sera ma décision".
"Vous connaissez mon opinion, elle n'a pas changé", a dit celui qui montre des réserves quant au projet.
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)