par Nidal al-Mughrabi et Dan Williams
PARIS (Reuters) - L'offre de cessez-le-feu présentée par l'Egypte a suscité mardi des réactions diverses en Israël, où le cabinet de sécurité l'a acceptée, et dans la bande de Gaza, où la branche militaire du Hamas l'a rejetée.
Les Brigades Ezzedine al Kassam ont promis que ses tirs de roquettes sur le territoire israélien allaient "gagner en férocité et en intensité".
Les hostilités, qui ont fait au moins 182 morts côté palestinien depuis la semaine dernière, ont toutefois décliné à l'approche de l'heure fixée par l'Egypte pour le début de la trêve, préalable à des négociations séparées au Caire.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réuni dans la matinée à Tel Aviv son cabinet de sécurité qui s'est prononcé en faveur de l'offre égyptienne, quelques minutes avant son entrée en vigueur théorique.
Un responsable de haut rang du ministère israélien de la défense, Amos Gilad, s'était montré plutôt favorable à l'idée d'une trêve car, selon lui, les frappes sur la bande de Gaza avaient réussi à affaiblir le Hamas.
"Une telle proposition, si elle est acceptée, signifiera que le Hamas, en fin de compte, n'a pas pu faire ce qu'il avait prévu", a déclaré ce dirigeant du ministère de la Défense.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a de son côté déclaré que le mouvement islamiste n'avait pas reçu le texte égyptien et a ajouté, conformément à la position auquel le Hamas se tient, qu'il ne déposerait les armes que lorsque ses demandes auront été acceptées.
Le groupe exige notamment que soit mis fin au blocus israélien contre Gaza et que l'Egypte allège les restrictions imposées au poste-frontière de Rafah depuis que les Frères musulmans ont été évincés du pouvoir il y a un an.
Dans un communiqué, la Ligue arabe s'est dite favorable à l'initiative égyptienne destinée, dit-elle, à "protéger les vies de personnes innocentes".
JOHN KERRY ATTENDU AU CAIRE
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui a conclu en avril un accord de réconciliation avec le Hamas, est lui aussi partisan d'un cessez-le-feu, selon l'agence de presse Wafa, et a plaidé pour qu'il soit accepté.
Aux Etats-Unis, Barack Obama a également apporté son soutien à la proposition de médiation du Caire.
"Les morts et les blessés parmi les civils palestiniens sont une tragédie, c'est pourquoi nous avons souligné la nécessité de protéger les civils quels qu'ils soient et où qu'ils vivent", a déclaré le président américain lors d'un dîner à la Maison blanche organisé à l'occasion du ramadan.
"Nous sommes ravis que l'Egypte ait fait une proposition pour parvenir à cet objectif, qui - nous l'espérons - pourra ramener le calme auquel nous aspirons", a-t-il poursuivi.
Selon l'agence de presse officielle égyptienne, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, est attendu au Caire mardi pour évoquer la question.
D'après un porte-parole de l'armée israélienne, deux roquettes ont été tirées de Gaza durant la nuit de lundi à mardi, sans faire de dégâts. Israël, a-t-il précisé, a bombardé 25 sites dans l'enclave palestinienne.
Ces frappes ont tué un homme de 63 ans et une femme de 52 ans, d'après les autorités médicales palestiniennes.
Trois roquettes tirées de la péninsule égyptienne du Sinaï ont par ailleurs fait quatre blessés parmi les habitants d'Eilat, dans le sud israélien.
Les services de sécurité de l'Etat hébreu disent soupçonner des mouvements islamistes du Sinaï hostiles aux efforts de paix du Caire.
(Avec Allyn Fisher-Ilan et Maayan Lubell à Jérusalem, Noah Browning à Gaza, Michael Georgy au Caire, Amena Bakr à Doha et Annika McGinnis à Washington; Simon Carraud pour le service français)