par Jarrett Renshaw
RZESZOW, Pologne (Reuters) - Le président des Etats-Unis Joe Biden s'est rendu vendredi à Rzeszow, dans le sud-est de la Pologne, à une centaine de kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, pour faire le point sur les efforts internationaux en faveur des réfugiés ukrainiens et rencontrer des soldats américains positionnés sur le flanc oriental de l'Otan.
Le programme de sa visite a été modifié après que l'avion à bord duquel se trouvait le président polonais Andrzej Duda pour se rendre à Rzeszow a dû effectuer un atterrissage d'urgence après être revenu à Varsovie, sans qu'il n'ait été en danger à aucun moment.
Joe Biden a donc entamé sa visite en partageant un repas avec des soldats américains de la 82e division aéroportée de l'US Army déployés dans la zone de l'aéroport de Rzeszow dans le cadre de la protection du flanc est de l'Otan.
"Vous êtes au coeur d'un combat entre les démocraties et les oligarques", a déclaré le président américain, en évoquant les sanctions imposées aux hommes d'affaires russes proches de Vladimir Poutine depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
"Ce qui est en jeu, ce sont les libertés de vos enfants et de vos petits-enfants", a-t-il dit.
Joe Biden a ensuite assisté à l'aéroport de Rzeszow-Jasionka à une présentation de la réponse humanitaire déployée pour aider les réfugiés ayant fui les combats en Ukraine mais aussi les civils restés sur place et confrontés aux bombardements russes.
"Je suis venu ici en Pologne pour voir de mes yeux la crise humanitaire", a-t-il déclaré avant de s'entretenir avec des responsables d'ONG et des responsables américains et polonais.
"Très franchement, une partie de ma déception vient du fait que je ne peux pas être aux premières loges, comme je l'ai fait ailleurs. Ils ne me laisseront pas, de manière compréhensible, je suppose, traverser la frontière et aller jeter un oeil à ce qui se passe en Ukraine."
"RESSERRER L'ÉTAU DES SANCTIONS"
Joe Biden était attendu dans la soirée à Varsovie, où il devait s'entretenir avec le président Andrzej Duda avant de prononcer samedi ce que la Maison blanche a décrit comme un "discours important".
La Pologne, qui souhaiterait voir encore davantage de troupes américaines déployées sur son sol, espère que cette visite sera l'occasion pour le président des Etats-Unis de rappeler sa détermination à défendre "chaque centimètre carré du territoire de l'Otan", comme il l'avait assuré dans le sillage du lancement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier.
Lors d'un échange avec la presse à bord d'Air Force One pendant le vol vers la Pologne, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Jake Sullivan, a répété que les Etats-Unis et l'Otan se tenaient prêts à faire face à toute éventualité.
Interrogé sur le risque de voir la Russie bombarder des convois transportant du matériel destiné à l'Ukraine traversant des pays membres de l'Otan, il a répondu que des plans d'urgence étaient préparés pour faire face "à l'éventualité que la Russie décide de frapper le territoire de l'Otan, dans ce contexte ou dans n'importe quel autre contexte".
"Et le président a été aussi clair que possible sur sa détermination absolue à répondre fermement, avec les autres membres de notre alliance, si jamais la Russie venait à attaquer l'Otan", a-t-il rappelé.
Jake Sullivan a également évoqué la possibilité que les Etats-Unis et leurs alliés prennent des sanctions supplémentaires contre la Russie.
"Evidemment, il reste d'autres mesures supplémentaires pour resserrer l'étau des sanctions et nous continuerons à les passer sans cesse en revue", a-t-il dit.
(Reportiage Jarrett Renshaw, Alan Charlish et Steve Holland, avec la contribution de Doina Chiacu ; version française Myriam Rivet et Tangi Salaün, édité par Bertrand Boucey)