LIMA/PARIS (Reuters) - Les membres du Comité international olympique (CIO) vont mettre fin ce mercredi au faux suspense entourant depuis plus d'un mois le nom de la ville organisatrice des Jeux Olympiques de 2024 en les attribuant à Paris, cent ans après les jeux d'été de 1924.
Seule en lice face à Paris après l'abandon de Boston, Hambourg, Rome et Budapest, Los Angeles se verra attribuer l'organisation des JO de 2028, conformément à l'accord conclu le 31 juillet dernier entre le CIO et la mégapole californienne.
"La France entière est derrière Paris 2024, pour accueillir le monde", a souligné la maire de Paris, Anne Hidalgo, sur son compte Twitter mardi, à la veille de la décision du CIO, attendue pour 20h, heure de Paris.
L'édile socialiste est arrivée à Lima vendredi dernier avec les autres membres de la délégation - Tony Estanguet et Bernard Lapasset. La ministre des Sports Laura Flessel est également présente dans la capitale péruvienne.
Cette victoire annoncée a un goût de revanche pour Paris - ville de naissance du fondateur des JO Pierre de Coubertin - après les trois échecs de 1992, 2008 et 2012. Paris n'a accueilli la flamme olympique qu'à deux reprises dans son histoire, en 1900 et en 1924.
Un temps annoncé, Emmanuel Macron ne fera finalement pas le déplacement à Lima en raison - entre autres - d'un agenda bousculé par le passage de l'Ouragan Irma dans les Antilles françaises, où le chef de l'Etat s'est rendu mardi.
Dès son accession à l'Elysée, le président avait multiplié les initiatives en faveur de Paris 2024, accueillant dans la capitale en mai les membres du CIO et se rendant à Lausanne en juillet pour défendre la candidature parisienne.
"Nous avons fait le maximum, l'équipe a fait un travail remarquable (...) nous sommes prêts, le moment est le bon pour le pays", avait-il déclaré, évoquant une "attente très forte" des Français.
ACCORD GAGNANT-GAGNANT
L'accord tripartite entre Paris, Los Angeles et le CIO qui devrait être entériné ce mercredi est présenté comme "gagnant-gagnant" par l'instance internationale.
A Paris, des festivités sont prévues mercredi soir, sur le parvis du Trocadéro où une installation représentant les anneaux olympiques devrait être dévoilée. Un concert sera par ailleurs organisé vendredi soir sur le parvis de l'hôtel de Ville.
A l'heure où des soupçons de corruption entachent l'attribution des JO 2016 à Rio, la France a assuré ces derniers jours que les JO de 2024 seraient "transparents".
"Nous avons la responsabilité d’être aussi transparents que possible car nous savons qu’il y a des critiques dans la population", a déclaré dimanche Tony Estanguet, co-président du comité de candidature et champion olympique de canoë.
En France, l'accueil des JO en 2024 est globalement plébiscité. Selon un sondage Ifop JDD publié dimanche, 83% des personnes interrogées estiment que cette attribution attendue est une "bonne nouvelle".
Reste le coût de l'organisation, pointé du doigt depuis plusieurs mois par un collectif "Non aux JO 2024 à Paris" qui dénonce un projet "ruineux" au budget "ni réaliste, ni crédible".
Le coût a été évalué à quelque six milliards d'euros (trois milliards pour l'organisation, 3,2 milliards pour les infrastructures) et près de 40 sites ont été sélectionnés.
Les organisateurs font valoir que la capitale française pourra s'appuyer sur des infrastructures rénovées à l'occasion de l'Euro de football, organisé en France en juillet 2016.
Par le passé, le budget initial alloué à l'organisation des Jeux olympiques a toujours été dépassé.
(Karolos Grohmann et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)