PARIS (Reuters) - Après la large victoire des candidats de la majorité présidentielle, pour la plupart novices, aux législatives, les responsables de l'Assemblée nationale s'interrogent sur les personnalités qui pourront y occuper les postes clés.
Nombre de "piliers" de l'Assemblée, élus depuis plusieurs législatures et candidats "naturels" à la présidences des commissions parlementaires parce qu'ils sont des experts incontestés reconnus par leurs pairs, ne se représentaient pas ou ont été battus dès le premier tour.
Les socialistes ont ainsi payé un lourd tribut.
A la commission de la Défense, la présidente Patricia Adam a ainsi été éliminée dès le premier tour, tout comme Elisabeth Guigou, son homologue des Affaires étrangères, Catherine Lemorton aux Affaires sociales, Dominique Raimbourg aux Lois et Jean-Paul Chanteguet au Développement durable.
Patrick Bloche, qui présidait la commission des Affaires culturelles, a été battu. Danielle Auroi, une ex-écologiste qui présidait la commission des Affaires européennes, et son homologue de la commission des Affaires économiques, Frédérique Massat ne se représentaient pas.
La nouvelle majorité composée largement de nouveaux élus sans expérience parlementaire va donc devoir trouver quelques députés expérimentés.
A la commission des Finances, où, depuis 2009, la présidence est réservée à un député appartenant à un groupe de l'opposition, les choses semblent plus aisées au prévu.
LA COMMISSION DES FINANCES A L'OPPOSITION
Gilles Carrez (Les Républicains), qui a occupé les fonctions de rapporteur général et de président, a, malgré un ballottage défavorable, été réélu dimanche, de même que la rapporteure générale Valérie Rabault, une socialiste.
L'ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, Eric Woerth (LR), a lui aussi sauvé de justesse son siège au second tour et le centriste Charles de Courson (UDI), autre spécialiste des Finances, a été réélu avec une confortable majorité.
Le nom de Jean-Jacques Bridey, ex-PS réélu sous l'étiquette LREM, circule pour la présidence de la commission de la Défense et celui d'Olivier Veran, qui a suivi la même trajectoire, pour celle des Affaires sociales.
Les élections aux présidences des commissions permanentes sont prévues dans la matinée du jeudi 29 juin.
Pour la présidence de l'Assemblée, plusieurs noms circulent, dont ceux de l'élue LR Laure de la Raudière, proche du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, et de Barbara Pompili, qui co-présida le groupe écologiste avant de rallier Emmanuel Macron.
François de Rugy, élu écologiste réélu avec l'étiquette LREM, qui co-présida lui aussi le groupe Vert et qui était vice-président de l'Assemblée sortante, est lui aussi intéressé.
Stéphane Travers, un député socialiste qui fut l'un des premiers à rejoindre En Marche !, est régulièrement avancé pour diriger l'important groupe LREM.
Olivier Faure, qui présidait le groupe socialiste, réélu malgré un ballottage défavorable, pourrait retrouver son poste.
Le séminaire des députés LREM prévu les samedi 24 et dimanche 25 juin devrait permettre d'en savoir plus. C'est alors que devraient être arrêtés les noms des candidats LREM aux différents postes clés de l'Assemblée.
La XVe législature de la Ve République commencera la 27 juin avec l'élection, à bulletins secrets, du président.
La majorité absolue des suffrages exprimés est requise aux deux premiers tours, au troisième la majorité relative suffit.
Le mardi 4 ou le mercredi 5 juillet, le Premier ministre prononcera son discours de politique générale sur lequel il engagera la responsabilité de son gouvernement afin que la majorité présidentielle lui accorde un "vote de confiance".
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)