PARIS (Reuters) - Bradley Birkenfeld, l'ex-employé d'UBS qui avait dénoncé au fisc américain des milliers de fraudeurs, a été entendu vendredi à Paris dans l'enquête ouverte en France sur les pratiques de la banque suisse, a-t-on appris de source judiciaire.
Sous contrôle judiciaire dans ce dossier, ce ressortissant américain a dû obtenir le feu vert d'un tribunal pour venir témoigner en France.
Bradley Birkenfeld a quitté UBS en 2005 et n'a jamais travaillé pour des clients français ni sur le territoire français, a souligné un porte-parole de la banque.
Les révélations de Bradley Birkenfeld, qui travaillait pour UBS à Genève, avaient conduit la banque suisse à payer 780 millions de dollars et à livrer au fisc américain les noms de nombreux fraudeurs, au terme d'un long bras de fer en 2009 sur le secret bancaire entre les autorités américaines et suisses.
En récompense de ces informations, l'ex-employé d'UBS avait reçu la somme record de plus de 100 millions de dollars bien qu'il ait été condamné en août 2009 à trois ans et quatre mois de prison après avoir plaidé coupable d'incitation à la fraude fiscale.
La banque a été mise en examen à Paris pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage illicite de clients français.
Les juges la soupçonnent d'avoir mis en place un système de blanchiment permettant à des résidents français de dissimuler leurs avoirs au fisc. Le blanchiment présumé aurait eu lieu de 2004 à 2012, une pratique aggravée par son "caractère habituel", selon les enquêteurs.
UBS a dû verser une caution de 1,1 milliard d'euros dans cette affaire.
Les juges ont par ailleurs évalué à un montant record de 4,88 milliards d'euros l'amende qui pourrait être infligée à la banque suisse si elle est reconnue coupable, apprenait-on en octobre dernier de source proche du dossier.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse) 2015-02-27T150039Z_1007180001_LYNXMPEB1Q0MT_RTROPTP_1_OFRTP-FRANCE-JUSTICE-UBS.JPG