PARIS (Reuters) - L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron battrait la candidate du Front national Marine le Pen au second tour de l'élection présidentielle avec 59% des voix contre 41% pour son adversaire, selon un sondage Odoxa-Le Point publié vendredi.
Ce sondage, réalisé mercredi et jeudi auprès de 1.003 personnes, révèle un recul de quatre points dans les intentions de vote pour le candidat d'En Marche ! depuis le début de la semaine.
"Son avance était de 26 points au surlendemain du premier tour, elle n'est plus que de 18 points à la fin de la semaine (...) Emmanuel Macron paie là pour une part la mauvaise séquence Whirlpool", estime Odoxa.
Marine le Pen s'est invitée mercredi à l'usine Whirlpool d'Amiens, menacée de délocalisation, alors qu'Emmanuel Macron discutait avec l'intersyndicale à la Chambre de commerce et d'industrie. Quand le candidat d'En Marche ! s'y est rendu à son tour, il a été accueilli par des sifflets.
Mais l'institut de sondage explique également le recul de l'ex-ministre de l'Economie par "le rôle trouble" joué par le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, arrivé quatrième au premier tour et qui a refusé jusqu'ici d'appeler à voter pour le candidat d'En Marche !.
"Par son 'ni-ni' du soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon a déjà considérablement aidé la leader du FN : il a fait baisser de 13 points en une semaine les reports de voix de ses électeurs vers Emmanuel Macron", souligne Odoxa.
"Mais surtout (...) la part des électeurs (de Jean-Luc Mélenchon) envisageant de voter Le Pen a pratiquement doublé. Ils sont désormais 19% alors qu'ils étaient seulement 11% il y a encore une semaine", ajoute l'institut.
Si 40% des électeurs du candidat de La France insoumise se disent prêts à voter pour Emmanuel Macron le 7 mai, ils sont 41% à envisager un vote blanc ou nul, selon cette enquête.
L'institut de sondage estime que le clivage "peuple-élites" que Marine Le Pen essaye d'instaurer peut renforcer l'apport de voix "mélenchonistes" à la candidate d'extrême droite, parce que "cette fracture fonctionne à plein dans la sociologie des électorats des deux finalistes".
Emmanuel Macron peut se consoler de son recul en constatant qu'il fait désormais jeu égal avec son adversaire pour ce qui est de la sûreté du choix : 91% de ces électeurs disent être sûr qu'ils voteront pour lui le 7 mai, le même ratio que pour ceux de Marine Le Pen.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)