BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne recommande à la France de ramener son déficit public à 4,0% du produit intérieur brut à la fin de cette année, à 3,4% fin 2016 et à 2,8% fin 2017, selon le texte de la recommandation publié vendredi.
Le gouvernement français prévoyait jusqu'ici quant à lui de réduire le déficit à 4,1% à la fin de l'année, après 4,4% estimé pour l'instant à fin 2014, un résultat qui devrait finalement être un peu meilleur.
La trajectoire des finances publiques actualisée fin 2014 tablait ensuite sur un déficit de 3,6% fin 2016 puis 2,7% en 2017.
La Commission estime que ses recommandations correspondent à une réduction du déficit "structurel" (c'est-à-dire hors effet de la conjoncture) de 0,5 point de PIB cette année, 0,8 point en 2016 et 0,9 point en 2017.
Elle évalue l'effort additionnel à fournir par la France par rapport à ses projets actuels à 0,2 point cette année, 1,2 point en 2016 et 1,3 point en 2017.
La France a jusqu'à fin avril pour démontrer comment elle y parviendra cette année, écrit la Commission, qui estime à 0,3 point l'effort structurel actuellement prévu. L'écart de 0,2 point correspond à environ 4 milliards d'euros.
Les autorités françaises ont assuré qu'elles se conformeraient à cette recommandation et qu'elles apporteraient des précisions dans les prochaines semaines.
En déplacement à Ljubljana, en Slovénie, le ministre français des Finances Michel Sapin a insisté sur la convergence entre les recommandations de la Commission et la trajectoire actualisée adoptée fin 2014 par le Parlement.
S'agissant des 4% réclamés pour 2015, il a indiqué: "Nous allons attendre les résultats définitifs de 2014 (...) mais je n'ai aucune inquiétude sur le fait qu'en maintenant les efforts prévus et en tenant les engagements prévus, nous respecterons cet objectif difficile".
La Commission avait annoncé mercredi qu'elle recommandait de repousser de deux ans, à fin 2017, l'obligation pour la France de ramener son déficit à la limite européenne de 3% du PIB et que la situation de la France serait réévaluée dans les prochains mois.
(Jean-Baptiste Vey à Paris, avec Zoran Radosavljevic, édité par Yves Clarisse) 2015-02-27T124802Z_1007120001_LYNXMPEB1Q0HQ_RTROPTP_1_OFRBS-UNION-FRANCE-DEFICIT.JPG