PARIS (Reuters) - Les discussions sur la réforme du Code du travail voulue par le gouvernement vont pour le moment "dans le bon sens", estime le secrétaire général de Force ouvrière dans un entretien publié mercredi par Le Monde.
Jean-Claude Mailly adopte là un tout autre ton que la CGT, qui a d'ores et déjà engagé une épreuve de force avec l'exécutif en proposant une journée de grève et d'actions le 12 septembre.
Il attend cependant, pour se prononcer définitivement, la suite du processus législatif, qui démarre mercredi avec la présentation en conseil des ministres du projet de loi d'habilitation à légiférer par ordonnances - des ordonnances dont on ne connaît pas encore le contenu.
"A ce stade, il ne s'agit pas d'une concertation inutile", salue Jean-Claude Mailly.
"Avec le ministère du travail, on a des discussions sur le fond. On se teste réciproquement. Tous les sujets sont sur la table et il n’y a pas de faux-fuyants. Je ne suis ni naïf ni suspicieux. Je ne fais pas de procès d’intention", dit encore le secrétaire général de FO.
"Pendant la campagne, on avait des déclarations donnant la primauté à l’entreprise. Aujourd’hui, cela va dans le bon sens, et la branche reprend de la vigueur. Mais, à la fin, on ne sait pas où le curseur tombera", ajoute-t-il.
Jean-Claude Mailly dit ne pas avoir l'impression que le gouvernement s'achemine vers un bouleversement de la hiérarchie des normes - c'est-à-dire l'importance des accords de branche ou des ententes nationales par rapport aux accords d'entreprise.
"Si j'avais ce sentiment, la concertation se serait arrêtée. Dès le départ, j'ai indiqué les lignes rouges. Pour le moment, ils ont l'air de les prendre en compte", souligne-t-il.
Le chef de file de FO juge par ailleurs que le plafonnement des indemnités prud'homales, l'un des chapitres potentiellement explosifs des discussions, ne constituerait pas en soi un casus belli mais, précise-t-il, "tout dépend des conditions de mise en oeuvre".
Selon lui, les grands syndicats continuent à se "parler" même si le la CGT a opté de son côté pour la tactique du rapport de force.
"La CGT refuse de servir d'alibi ou de faire-valoir dans le cadre d'un dialogue social pipé d'avance", a fustigé la centrale dans un communiqué publié mardi.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)