par Josh Smith
SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a tiré jeudi un projectile au large de sa côte Est qui pourrait être un missile balistique, ont déclaré des sources militaires et gouvernementales sud-coréennes et japonaises.
L'état-major de l'armée sud-coréenne a annoncé avoir détecté le lancement d'un "projectile non identifié" par la Corée du Nord, tandis que le gouvernement japonais a précisé qu'il pourrait s'agir d'un missile balistique.
Ce projectile semblait être un "nouveau type" de missile balistique intercontinental qui a volé pendant environ 71 minutes à une distance de 1.100 km de son site de lancement, ont précisé les autorités japonaises.
Il a atterri à 6h44 GMT l'intérieur de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, à 170 km à l'ouest de la préfecture d'Aomori, dans le nord du pays, ont indiqué les garde-côtes.
Selon l'agence de presse Yonhap, il s'agirait d'un missile à longue portée, probablement un missile balistique intercontinental (ICBM) tiré sur une trajectoire "élevée".
Le ministère sud-coréen de la Défense n'a pas immédiatement confirmé si le test impliquait un ICBM.
ESSAI À PLEINE PORTÉE
Le 16 mars, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un missile présumé qui aurait explosé peu après son décollage dans le ciel de Pyongyang, alors que des rapports indiquaient que le pays, doté de l'arme nucléaire, cherchait à tester son plus gros missile à ce jour.
Les États-Unis et la Corée du Sud ont averti que la Corée du Nord pourrait se préparer à lancer un missile balistique intercontinental à pleine portée pour la première fois depuis 2017, en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Selon des responsables américains, au moins deux essais récents, effectués le 27 février et le 5 mars, ont impliqué le plus grand système ICBM de la Corée du Nord à ce jour, le Hwasong-17.
"L'objectif de ces essais (...) était probablement d'évaluer ce nouveau système avant d'effectuer plus tard un essai à pleine portée, potentiellement déguisé en lancement spatial", avait dit un responsable américain.
Pyongyang n'a pas identifié le système de missile utilisé lors de ces lancements, mais a déclaré qu'il s'agissait de tester des composants pour un système de satellite de reconnaissance.
Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen, a par ailleurs annoncé ce mois-ci que le pays lancerait bientôt plusieurs satellites pour surveiller les mouvements militaires des États-Unis et de leurs alliés.
Le lancement de jeudi serait au moins le 13e essai de missile balistique effectué par la Corée du Nord cette année, une escalade sans précédent qui a suscité la condamnation des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon.
(Reportage Josh Smith, Hyonhee Shin et Ju-min Park à Séoul, Sakura Murakami à Tokyo; version française Camille Raynaud et Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot)