PARIS (Reuters) - La France ne parvient pas à offrir les mêmes chances aux élèves issus de milieux défavorisés qu'aux autres, selon une étude publiée mardi par l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Le système scolaire français affiche en effet de piètres performances en matière d'équité si on les compare avec celles obtenues par les autres pays de l'OCDE, selon ce document rédigé à partir des données PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).
En 2015, environ 20% de la variation de la performance en sciences des élèves pouvait être associée à des différences de statut socioéconomique, soit plus que la moyenne des pays de l'OCDE (13%) et nettement plus qu'en Norvège ou en Estonie (8%).
Autre exemple : l'écart de performance moyenne en sciences des élèves venant de milieux défavorisés est l'un des plus élevés des pays de l'OCDE.
Environ la moitié des élèves de milieux défavorisés fréquentent par ailleurs des écoles considérées comme défavorisées. Là encore, c'est plus que la moyenne de l'OCDE (48%) et environ dix points de plus qu'en Finlande (40%).
Cette iniquité poursuit les élèves tout au long de leur parcours scolaire.
"En France, les adultes dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur ont 14 fois plus de chance d'être également diplômés de l'enseignement supérieur que ceux issus de parents avec un niveau d'éducation moins élevé", lit-on.
L'écart n'est que d'un à trois en Nouvelle-Zélande et d'un à quatre au Canada, en Estonie, en Finlande et en Suède.
L'OCDE relève que la situation n'a pas évolué en France entre 2006 et 2015, si l'on en juge par les résultats des élèves en sciences, alors même que le tableau s'est nettement amélioré en Allemagne ou aux Etats-Unis.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)