EVRY, Essonne (Reuters) - La gauche doit bâtir d'urgence un projet pour 2017 alors que les prétendants de droite à l'Elysée dévoilent leurs programmes et que les sondages prédisent une alternance, a dit Manuel Valls mercredi, en évoquant l'augmentation du salaire des enseignants.
Le Premier ministre a également cité la réforme des aides sociales pour créer un revenu minimum pour les personnes précaires dès 18 ans, l'idée de "revenu universel" et l'élargissement du service civique, lors d'un débat à Evry (Essonne), ville dont il a été le maire jusqu'en 2012.
"Nous avons 12 mois devant nous avec le président de la République", avant l'élection présidentielle, a-t-il souligné. "Il nous reste 12 mois pour (...) continuer à agir dans tous les domaines" et "pour créer ou recréer une dynamique."
"Il ne faut pas rester immobile car autour de nous, dans l'opposition, des projets se forgent, des projets durs qui peuvent briser le lien social", a-t-il poursuivi, en reprenant une attaque portée la veille par François Hollande.
Alors qu'à gauche prospèrent "des logiques de division, des logiques de la défaite", a dit Manuel Valls, "ce qui manque, c'est un projet de société".
"Nous avons besoin d'un projet", a-t-il répété.
Dressant le portrait d'une société française de défiance, de peur, de conservatismes et de discriminations, touchée par le terrorisme et les violences liées à la contestation de la loi Travail, il a appelé de ses voeux "une France confiante, créatrice et bien sûr fraternelle".
Il a lancé quelques pistes, au premier rang desquelles l'augmentation de la rémunération des enseignants.
"Pour le prochain quinquennat (...) le chantier qui doit venir, c'est celui de la rémunération des enseignants", a-t-il déclaré, avant de dire clairement qu'il souhaitait des enseignants "mieux payés".
"Nous devons travailler à cette belle idée d'un revenu universel", dans le cadre de la campagne de 2017, et réfléchir à la possibilité d'élargir le service civique, a par ailleurs dit Manuel Valls.
"Je suis partisan d'un service civique obligatoire."
(Jean-Baptiste Vey)