par Krisztina Than et Niklas Pollard
BUDAPEST/STOCKHOLM (Reuters) - La Hongrie devrait ratifier lundi l'adhésion de la Suède à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), une étape historique qui met fin à la longue neutralité de ce pays nordique.
Le vote du Parlement hongrois, qui devrait se dérouler sans problème après la visite du Premier ministre suédois Ulf Kristersson vendredi, mettra fin à des mois de négociations alors que la Finlande a déjà rejoint l'alliance.
Stockholm a abandonné sa politique de non-alignement à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et devient ainsi le 32e membre de l'alliance après son voisin finlandais l'année dernière.
La Suède a en effet dû attendre plus longtemps en raison du veto de la Turquie et de la Hongrie, qui entretiennent toutes deux de bonnes relations avec la Russie.
La Turquie a refusé un temps de ratifier l'adhésion de la Suède, exigeant des mesures plus sévères contre les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) installés dans le pays. Pour satisfaire aux exigences, la Suède a modifié ses lois et assoupli les règles sur les ventes d'armes.
Le président truc Recep Tayyip Erdogan avait également conditionné la levée de son veto à l'approbation par les États-Unis de la vente d'avions de combat F-16 à Ankara, qui attend désormais la validation du Congrès américain.
La Hongrie, elle, s'opposait principalement aux critiques suédoises sur la politique du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.
Alors que la Suède a intensifié sa coopération avec l'alliance au cours des dernières décennies, en contribuant à des opérations dans des pays comme l'Afghanistan, son adhésion devrait simplifier la planification de défense et la coopération sur le flanc nord de l'Otan.
La Suède apporte également à l’alliance des ressources militaires comme des sous-marins de pointe adaptés aux conditions de la mer Baltique et une flotte importante d’avions de combat Gripen. Le pays va aussi augmenter ses dépenses militaires pour atteindre cette année le seuil de 2% du produit intérieur brut (PIB) fixé par l'Otan.
(Rédigé par Niklas Pollard ; version française Kate Entringer, édité par Zhifan Liu)