LONDRES (Reuters) - L'ancienne journaliste de la télévision russe Marina Ovsiannikova a été assignée à résidence pendant deux mois, jeudi, dans le cadre d'une enquête sur des accusations de diffusion de fausses informations sur l'armée russe, rapporte l'agence de presse Interfax citant un tribunal de Moscou.
Marina Ovsiannikova a déjà écopé à deux reprises d'amendes pour avoir protesté contre la guerre en Ukraine, notamment après son coup d'éclat du mois de mars, quand elle avait brandi en plein journal télévisé une pancarte appelant les téléspectateurs à ne pas croire la propagande d'État.
Elle risque jusqu'à dix ans de prison si elle est reconnue coupable d'avoir diffusé des informations sur l'armée russe qui diffèrent de celles du gouvernement.
Les poursuites dont elle fait l'objet sont liée à sa participation à une manifestation organisée en juillet devant le Kremlin, pendant laquelle elle avait brandi une affiche qualifiant le président Vladimir Poutine de meurtrier et ses soldats de fascistes.
"Combien d'enfants doivent encore mourir avant que vous ne vous arrêtiez?" pouvait-on lire sur l'affiche.
La Russie a adopté le 4 mars une nouvelle loi qui sanctionne pénalement toute critique contre ses forces armées, huit jours après avoir envahi l'Ukraine dans ce qu'elle présente comme une "opération militaire spéciale".
Selon Interfax, le tribunal de Basmanny, à Moscou, a ordonné le placement de Marina Ovsiannikova en résidence surveillée jusqu'au 9 octobre. Reuters n'a pas pu immédiatement joindre le tribunal.
(Reportage Mark Trevelyan ; version française Elena Vardon, édité par Tangi Salaün)