NANTES (Reuters) - Un juge de l'expropriation du tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a autorisé mardi Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci, à exproprier trois habitants de la zone d'aménagement différé (ZAD) réservée pour le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
La décision, qui peut faire l'objet d'un appel sous un mois, pourra être suivie "d'ici la fin de l'année" par une demande d'expulsion des expropriés s'ils la refusaient, a précisé une source judiciaire.
Le juge leur a accordé 10.000 euros pour leurs frais de déménagement et des indemnités supplémentaires variables pour les travaux qu'ils avaient pu faire dans leurs maisons.
Cette décision survient après l'audience publique qui s'était tenue le 22 septembre à la demande d'AGO, concessionnaire du projet d'aéroport, que beaucoup interprètent comme un signe de la volonté politique de l'Etat de relancer le projet d'aéroport après le rejet en juillet des recours environnementaux des opposants par le tribunal administratif.
Manuel Valls a réaffirmé jeudi dernier devant les sénateurs et ce mardi devant les députés la volonté du gouvernement de mener à bien ce projet d'aéroport, "nécessaire sur un plan économique" et "bon pour l'environnement".
"Notre pays est un Etat de droit : une fois que la justice a tranché, ses décisions doivent être mises en oeuvre", a déclaré le Premier ministre. "Le gouvernement ne peut pas accepter qu'une minorité d'opposants radicalisés fasse obstacle à l'intérêt général."
(Guillaume Frouin, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)