PARIS (Reuters) - Le gouvernement reste ouvert sur la question constitutionnelle, ont estimé lundi les dirigeants corses à l'issue d'une réunion avec Edouard Philippe à Matignon, de laquelle ils sont toutefois sortis sans réponse précise à leurs revendications.
"A ce stade nous n'avons pas de réponse dossier par dossier. On sent bien qu'il y a des points de désaccords sur certains sujets comme la co-oficialité de la langue corse", a déclaré Jean-Guy Talamoni, président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, à l'issue de la réunion sur LCI.
"Les choses peuvent avancer, nous le pensons, de manière plus positive s'agissant de l'insertion dans la Constitution française d'un dispositif pour la Corse", a-t-il ajouté, tout en rejetant tout premier bilan. "Nous ne sommes pas encore au stade de dire si nous sommes satisfaits ou si nous sommes déçus".
A la sortie de la réunion, le président du Conseil exécutif de Corse, l'autonomiste Gilles Simeoni, a fait état devant la presse des mêmes points de désaccord et d'optimisme. L'idée d'un statut de résident corse suscite un "désaccord fort", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre "nous a écoutés attentivement, il a affirmé clairement que la situation politique en Corse, telle que notamment issue du scrutin territorial de décembre dernier, était totalement nouvelle et que cette situation totalement nouvelle appelait une évolution forte des politiques de l'Etat", a-t-il déclaré.
La question constitutionnelle a déjà figuré, sous le prisme de la réforme du droit à l'expérimentation, au menu des discussions du début du mois avec Jacqueline Gourault, chargée du dossier corse au sein du gouvernement.
Le droit à l'expérimentation accordé par la Constitution aux collectivités territoriales leur permet actuellement d'expérimenter des processus adaptés pendant plusieurs années avant une éventuelle généralisation.
Emmanuel Macron se rendra le 6 février sur l'île pour la commémoration des 20 ans de l'assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac.
(Julie Carriat, édité par Nicolas Delame)