Un important investisseur d'Uber a décidé jeudi de poursuivre en justice le fondateur et ancien patron de l'entreprise, Travis Kalanick, l'accusant notamment d'avoir tenté de soudoyer le comité de direction pour revenir à la tête de la société.
Travis Kalanick, l'emblématique et controversé ex-PDG d'Uber, avait dû démissionner en juin sous la pression d'investisseurs soucieux de redorer l'image du service de location de voitures avec chauffeur, ternie par des polémiques.
Son départ faisait suite à des plaintes de salariés se disant victimes de harcèlement, de sexisme, de discrimination et d'intimidations. Le groupe avait licencié une vingtaine d'employés, après avoir examiné plus de 200 réclamations internes.
Une plainte au civil a été déposée devant un tribunal du Delaware (est) par le fonds Benchmark Capital Partners qui accuse Travis Kalanick de fraude, de violation de contrat et de manquement à ses obligations de dirigeant en tentant "d'assoir sa position au sein du comité de direction d'Uber et d'accroître son pouvoir à des fins purement personnelles".
La plainte vise à empêcher l'ancien dirigeant d'avoir tout contact avec la direction d'Uber.
M. Kalanick aurait en outre passé sous silence la mauvaise gestion d'opérations dont l'acquisition d'Otto, une société spécialisée dans le développement des logiciels pour voitures autonomes.
M. Kalanick aurait aussi omis d'évoquer "la culture répandue de discrimination et de harcèlement sexuel et d'autres directives inappropriées et immorales", selon le texte de la plainte.
L'ancien dirigeant, qui a largement contribué à l'expansion d'Uber, est resté membre du comité de direction avec un large droit de vote au sein de l'entreprise.
La valeur du groupe, devenu en moins de dix ans un acteur majeur dans les transports, est estimée à 68 milliards de dollars. Il n'est pas coté en Bourse.