PARIS (Reuters) - Le deuxième patient qui a subi l'implantation d'un coeur artificiel est rentré chez lui et mène une vie "tout à fait normale", a déclaré lundi le professeur Alain Carpentier, concepteur de cette technologie.
"Ce malade est un miracle", dit-il dans une interview publiée lundi par Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Il a pu quitter l'hôpital sans bruit le 2 janvier et retourner définitivement chez lui."
L'implantation du coeur artificiel mis au point par la société Carmat est intervenue le 5 août 2014 au CHU de Nantes (Loire-Atlantique) dans le cadre d'une expérimentation.
Le retour du patient à son domicile "a été possible après l'approbation par les autorités réglementaires de l'inclusion du système portable d'alimentation et d'alerte (...), ce qui le rend désormais accessible pour tous les patients de cet essai", a indiqué Carmat dans un communiqué.
Le premier porteur d'un coeur artificiel Carmat, Claude Dany, 76 ans, était décédé le 2 mars 2014, 74 jours après l'implantation.
"J'ai découvert un homme qui marchait plus facilement que moi", a déclaré le professeur Carpentier, qui indique avoir passé récemment une journée avec le deuxième patient, dans une vidéo diffusée sur le site du Parisien.
"Étant médecin et habitué à ce qu'est l'insuffisance cardiaque, je voyais qu'il n'y avait plus aucun signe", a-t-il ajouté en racontant que son patient s'était livré devant lui à une séance de vélo d'appartement.
"On l'a fait pour ça, ce coeur artificiel. C'est pour ça que je ne devrais pas être étonné, mais je suis désolé, je suis étonné."
(Cyril Altmeyer et Yann Le Guernigou, édité par Jean-Michel Bélot)