PARIS (Reuters) - Le chômage a reculé en septembre en France à son plus bas niveau depuis avril et même depuis août 2012 chez les jeunes, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail.
Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a diminué de 0,7% soit 23.800 personnes, à 3.547.800 au total en métropole.
Il s'agit de sa plus forte baisse sur un mois depuis septembre 2007 si l'on excepte le "bug" informatique qui avait perturbé le recensement en août 2013 et abouti à un diminution prononcée.
En ajoutant les catégories B et C (personnes ayant exercé une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle emploi en septembre est quasi stable (+1.800 à 5.422.700) en métropole (5.727.300 en incluant les départements d'Outre-mer).
"Les chiffres sont satisfaisants (...) c'est la première fois depuis 2011 que nous avons une tendance à la baisse en catégorie A sur les quatre derniers mois", a dit la ministre du Travail, Myriam El Khomri, lors d'un déplacement à Aubagne (Bouches-du-Rhône).
"Ces résultats sont certes encourageants mais n'appellent de ma part aucune satisfaction déplacée. Nous devons continuer d'aller plus vite et plus loin", a-t-elle ajouté.
Avec ces chiffres, Pôle emploi voit augmenter le nombre de demandeurs d'emploi inscrits de 47.100 en catégorie A et de 206.700 en catégories A, B et C depuis le début de l'année.
Dans ses dernières prévisions, publiées la semaine dernière, l'Unedic, organisme gestionnaire de l'assurance chômage, tablait sur 62.000 demandeurs supplémentaires en catégorie A et 228.000 en catégories A, B et C en 2015.
Sur un an, à fin septembre, la métropole compte 3,1% de demandeurs d'emploi en plus en catégorie A et 5,8% en incluant les catégories B et C.
TENDANCE "NETTE", DIT EL KHOMRI
La baisse du nombre de chômeurs sans aucune activité est forte chez les moins de 25 ans, à -2,6% sur septembre, ce qui ramène leur nombre total quasiment au niveau d'août 2012.
Si elle s'est déclarée satisfaite d'une tendance "nette" sur l'emploi des jeunes, la ministre du Travail a assuré que le gouvernement restait "mobilisé pour avoir une vraie stratégie en direction des emplois d'avenir", notamment dans la transition énergétique et le numérique.
"On a un chômage de peu ou pas qualifiés, il est essentiel que nous mettions l'accent sur la formation (...) Il y a encore des blocages entre les acteurs de la formation, de l'insertion et du monde économique", a-t-elle dit.
S'il reflue également en septembre chez les 25-49 ans (-0,5%), le nombre de demandeurs de catégorie A continue de progresser chez les 50 ans de plus (+0,1) pour atteindre un nouveau record.
Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle Emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, augmente encore, de 1,0% sur un mois et de 10,4% sur un an.
Leur part dans le nombre total de chômeurs progresse elle aussi, à 44,8% (+0,4 point sur le mois, +1,9 point sur un an).
L'ancienneté moyenne des inscriptions augmente fortement, de cinq jours à 567 jours.
Les entrées à Pôle emploi sont en recul de 2,5% sur un mois en métropole mais les sorties sont elles aussi en repli (-1,2% sur un mois, malgré un bond des radiations administratives. Celles-ci ont bondi de 25% par rapport à août mais se situent tout près de leur moyenne des douze derniers mois.
Le nombre d'offres d'emploi collectées par Pôle Emploi en métropole est en hausse de 5,7% sur un mois.
(Gregory Blachier, avec Yann Le Guernigou et Jean-François Rosnoblet à Aubagne, édité par Yves Clarisse)