LYON (Reuters) - La sortie du film "Grâce à Dieu" du réalisateur François Ozon, directement inspiré du combat mené par les victimes lyonnaises du prêtre Bernard Preynat, fait l’objet de deux actions en justice avant sa sortie programmée le 20 février.
Ces procédures, qui visent à faire annuler ou reporter la sortie du film, émanent d’une part des avocats de Régine Maire, cette psychologue bénévole du diocèse de Lyon qui réclame que son nom n’apparaisse pas dans le film, et des avocats de Bernard Preynat qui font valoir la présomption d’innocence de leur client quelques mois avant son procès.
"Tout ce qui est raconté autour de Régine Maire et de Bernard Preynat est pourtant public", a déclaré François Ozon à la presse à l'occasion de l’avant-première de son film. "On a pensé, peut-être de manière innocente, qu’il était hypocrite de changer les noms puisque toutes ces personnes étaient déjà connues. Et on respecte la présomption d’innocence."
Il considère que l’interdiction, ou le report de date de sortie de son film "serait un désastre pour l’image de l’Eglise" et relève que "les avocats de Bernard Preynat n’ont pas cessé de dire dans toutes les interviews que son client reconnaissait les faits et sa culpabilité".
Le tribunal de grande instance de Paris doit examiner le 15 février le référé déposé par les avocats.
Du 7 au 10 janvier dernier s’est tenu à Lyon le procès en correctionnelle du cardinal Philippe Barbarin et de cinq membres de la hiérarchie de l’Eglise poursuivis pour "non dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs" et "mission de porter secours à personnes en péril".
La décision du tribunal est attendue pour le 7 mars.
(Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)