CHARLEVILLE-MEZIERES, Ardennes (Reuters) - A dix jours d'un mouvement national de protestation contre la hausse du prix des carburants, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré mercredi que l'exécutif ne dévierait pas de sa politique et qu'il ne céderait pas à "la pression de la rue".
Une journée de blocages de routes est prévue le 17 novembre prochain. Au coeur des critiques, la suppression de la fiscalité réduite sur le gazole non routier ou encore la hausse de 6,5 centimes par litre de diesel et 2,9 centimes pour l'essence au 1er janvier 2019.
"Ce n'est pas un mouvement dans la rue dont on attend de voir l'ampleur qui dicte au gouvernement son agenda, nous avons une conviction et un objectif dont nous ne dévierons pas", a déclaré Benjamin Griveaux lors du compte rendu du conseil des ministres, délocalisé à Charleville-Mézières (Ardennes).
"Nous ne pouvons pas continuer avec un modèle fondé sur le tout pétrole qui a fait les beaux jours des économies occidentales ces cinquante dernières années mais qui chaque année dans notre pays, par la dégradation de la qualité de l'air, tue 48.000 personnes", a-t-il ajouté. "On assume absolument de ne pas avoir le nez rivé vers la prochaine élection mais plutôt vers la prochaine génération".
Face à la grogne croissante, Emmanuel Macron a toutefois annoncé mardi une amélioration du chèque énergie et vouloir accompagner des mesures qui seraient prises par des collectivités et des employeurs, des gestes jugés nettement insuffisants par l'opposition.
"Nous ne voulons pas sanctionner ceux qui ont des kilomètres importants à faire chaque jour pour aller travailler, c'est à ça que nous travaillons, pas sous la pression de la rue mais simplement parce que c'est plus juste et plus fidèle à l'engagement que nous avons pris de placer le travail au coeur de notre projet politique", a déclaré Benjamin Griveaux.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)