PARIS (Reuters) - Le terme autonomie ne figurera pas dans l'article visant à inscrire la spécificité corse dans la Constitution, a déclaré dimanche la ministre d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur.
Interrogée sur France 3 pour savoir si "autonomie" serait écrit dans le projet de révision constitutionnelle qui doit sanctuariser le statut de l'Île de Beauté, Jacqueline Gourault a répondu : "Non ce ne sera pas dedans".
Elle ajoute que l'article respecte tout de même cet esprit. "Ça dépend ce qu'on entend par autonomie, si c'est le mot autonomie qui est écrit ou si on considère que déjà la collectivité de Corse a beaucoup de compétences", a-t-elle ajouté. "C'est la collectivité qui a le plus de compétences comme collectivité territoriale dans notre territoire".
Le Premier ministre Edouard Philippe, qui a reçu lundi le président de la collectivité territoriale de l'île, Gilles Simeoni, et le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a choisi d'entretenir le suspense sur le contenu de cet article.
Cette mesure, promise par Emmanuel Macron, se heurte à l'hostilité des sénateurs de droite, dont l'exécutif doit s'assurer du soutien pour faire voter toute révision de la Constitution.
Gilles Simeoni, qui souhaite que soit précisé dans le texte que "la Corse bénéficiera d'un statut d'autonomie", avait exhorté les élus à ne pas faire de l'île la "victime collatérale" d'un rapport de force entre la majorité présidentielle et la droite sénatoriale.
Ce texte doit être présenté en conseil des ministres au printemps avant une première lecture au Parlement cet été. La discussion constitutionnelle doit donc s'arrêter cette semaine, précise Jacqueline Gourault.
Pour autant, le travail en Corse n'est pas terminé, ajoute-t-elle. "Il y a toutes les politiques publiques à accompagner et à mettre en place" au cours des prochains mois.
(Caroline Pailliez, édité par Nicolas Delame)