⏳ Dernières heures ! Économisez jusqu'à 60% de réduction sur InvestingProPROFITER DES SOLDES

Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon contre-attaque

Publié le 19/12/2014 15:29
© Reuters. CONTRE-OFFENSIVE MÉDIATIQUE DE THIERRY LEPAON

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Après des semaines de silence sur la crise qui agite la CGT, le secrétaire général de la première centrale syndicale française a lancé une contre-offensive médiatique face aux nombreux appels à sa démission émanant de l'intérieur de sa propre organisation.

Sur France 3 jeudi, au Parisien et à France Info vendredi, Thierry Lepaon a tenu le même discours, à trois semaines de réunions cruciales du "gouvernement" et du "parlement" de la CGT - sa commission exécutive (CE) et le comité confédéral national (CCN) - qui doivent statuer sur son sort les 6,7 et 13 janvier.

La question de sa démission "ne se pose pas en ces termes" ; si les instances dirigeantes pensent qu'il est temps de changer de secrétaire général, il "prendra ses responsabilités" mais il ne sera pas "le rat qui quitte le navire" en difficulté.

"Mon but est de rassembler la CGT", explique-t-il au Parisien. "Si je n'y arrive pas, j'en tirerai les conséquences. Mais aujourd'hui, ce qui m'intéresse, c'est de savoir pourquoi certaines organisations souhaitent ma démission."

Il s'efforce aussi dans ses déclarations de redresser une image ternie par les révélations sur la rénovation de son domicile de fonction et de son bureau ou sur la prime de 26.650 euros perçue quand il a quitté ses fonctions en Normandie.

"Je ne suis pas bling bling, je vis modestement", dit au Parisien Thierry Lepaon, selon qui toute dépense supérieure à 10.000 euros sera désormais soumise au bureau confédéral.

Selon un responsable du syndicat, le numéro un de la CGT, qui s'était déjà expliqué sur son train de vie en interne, a pris conscience d'un "manque évident de communication" et de la nécessité de rompre avec la posture de "citadelle assiégée" qui a été jusqu'ici celle de son organisation.

DISCRÉDIT

Un changement de stratégie d'autant plus notable que Thierry Lepaon et ses soutiens n'ont eu de cesse jusqu'ici de dénoncer une "campagne médiatique" alimentée, selon eux, par des fuites provenant de l'intérieur de la CGT.

Thierry Lepaon et ses partisans espèrent que cet effort de "transparence" permettra de "dégonfler" les fuites qui ont déclenché la crise et d'enrayer la désaffection de la base.

Ils s'efforcent de faire porter la responsabilité de la tourmente sur les neuf autres membres du bureau confédéral.

"Le bureau est complètement discrédité", explique un de ces dirigeants. "C'est une juxtaposition de personnes incapables de travailler ensemble et de mettre en oeuvre les orientations du dernier congrès ou de préparer le suivant. Il faut qu'il parte."

D'où la proposition émise mardi en CE par des soutiens de Thierry Lepaon, dont le chef de la fédération de la métallurgie, Philippe Martinez : une démission du bureau à l'exception de Thierry Lepaon, qui resterait pour former une nouvelle équipe.

"La question essentielle est de savoir s'il peut retrouver une autorité sur l'organisation. Si c'est le cas, c'est sans doute la meilleure solution", estime un dirigeant de fédération resté fidèle au successeur de Bernard Thibault.

Cette proposition fait hurler les détracteurs du secrétaire général, qui y voient une manoeuvre pour rester coûte que coûte à la tête de la CGT et composer une nouvelle équipe "à sa main".

"Ça frise le ridicule", s'insurge l'un d'eux. "Le problème n'est pas les rats qui quittent le navire, c'est le commandant, qui doit partir. Et s'il y a des problèmes avec l'équipage, ce sera au nouveau commandant d'en changer."

UNE CGT "COUPÉE EN DEUX"

D'autres voient dans sa contre-attaque médiatique une volonté de profiter de la trêve des confiseurs pour tenter de renverser la situation à son profit.

"Ça ne marchera pas", estime un de ses opposants, selon qui contrairement à ce qu'avance Thierry Lepaon, "au moins un tiers" des membres de la CE ont demandé son départ.

D'autres détracteurs du leader de la CGT sont plus nuancés.

"Ça peut marcher. Il a encore des soutiens. L'organisation est très légitimiste et peut encore basculer", estime l'un d'eux, selon qui le secrétaire général se battra jusqu'au bout.

Pour l'heure, l'assemblée générale, lundi, des dirigeants d'unions départementales et de fédérations, préfiguration du CCN du 13 janvier, "a montré une organisation coupée en deux", admet un partisan de Thierry Lepaon sous couvert de l'anonymat.

Pour Alain Alphon-Layre, chargé des questions du travail à la direction de la CGT, comme pour d'autres dirigeants, la crise dépasse en réalité le sort de Thierry Lepaon.

"Nous sommes confrontés à des problèmes politiques liés à notre stratégie revendicative et des problèmes d'organisation", explique-t-il. "La structuration de la CGT et son fonctionnement pyramidal ne sont plus adaptés à la réalité du salariat et chaque fédération a tendance à faire un peu ce qu'elle veut."

© Reuters. CONTRE-OFFENSIVE MÉDIATIQUE DE THIERRY LEPAON

Un chantier pour la prochaine équipe, quelle qu'elle soit.

(Edité par Yves Clarisse)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés