A BORD DE L'AVION PAPAL (Reuters) - L'interdiction de la contraception ne signifie pas que les catholiques doivent se sentir obligés de se reproduire "comme des lapins", a déclaré lundi le pape François, laissant entendre qu'il approuve les méthodes naturelles de contrôle des naissances.
L'évêque de Rome tenait ces propos au langage inhabituellement cru lors d'une conférence de presse organisée à bord de l'avion papal de retour des Philippines où il est question que le gouvernement facilite l'accès à la contraception.
Ces conversations au ton très libre sont devenues la marque de fabrique du pape François, friand d'expressions familières destinées à frapper les esprits.
"Certains pensent, excusez-moi du terme, que pour être de bons catholiques, il faut se comporter comme des lapins, mais ce n'est pas le cas", a déclaré le pape, expliquant que l'Eglise promeut la parentalité responsable.
Il a notamment pris l'exemple d'une femme rencontrée récemment, qui a donné naissance à sept enfants par césarienne et qui a mis sa vie en jeu en tombant à nouveau enceinte. Le pape l'a réprimandée, a-t-il dit, qualifiant son attitude d'irresponsable.
Le chef de l'Eglise catholique a redit son opposition au contrôle "artificiel" des naissances, expliquant qu'il existe de nombreuses méthodes autorisées pour assurer un contrôle naturel.
Dans l'avion, il a indirectement critiqué les pays riches et les organisations internationales qui cherchent à influencer le style de vie et la morale des pays les plus pauvres, comparant leurs méthodes à celle des nazis et des fascistes du 20e siècle.
Il a pris l'exemple d'un ministre de l'Education nationale qu'il a connu autrefois et qui proposait de construire des écoles pour les plus démunis à conditions que leurs bibliothèques mettent à disposition un livre sur la théorie du genre qui pose la question du rôle de l'homme et de la femme.
"Il s'agit de colonisation intellectuelle. Ils colonisent les peuples avec des idées qui cherchent à changer les mentalités et les structures."
"Mais il n'y a rien de nouveau. Cela a été fait par les dictatures du siècle dernier", a-t-il déclaré, citant les jeunesses hitlériennes et 'Opera Nazionale Balilla', leur homologue italienne fondée sous le régime de Benito Mussolini.
(Philip Pullella,; Nicolas Delame pour le service français)