PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a estimé lundi qu'il n'y avait plus lieu, au lendemain du second tour des législatives, de parler de "plafond de verre" qui empêcherait le Front national de se faire élire, sauf dans des conditions exceptionnelles.
La présidente du parti d'extrême droite a été élue dimanche dans sa circonscription du Pas-de-Calais, de même que sept autres membres ou personnalités proches du FN, dont Louis Aliot, Gilbert Collard et Bruno Bilde, tous en duel au second tour.
Autrement dit, ils ont franchi la barre des 50% des suffrages exprimés, un cas de figure très rare pour une formation toujours en butte à une forte hostilité dans l'opinion et souvent confrontée à un "front républicain".
"Je vous annonce la disparition, même s'il n'a jamais existé mais il existait dans vos têtes, du plafond de verre", a déclaré Marine Le Pen lors d'une conférence de presse à Hénin-Beaumont en compagnie des autres frontistes élus dans le Nord et le Pas-de-Calais.
"La légende du plafond de verre vient de prendre un coup sur la tête et je m'en réjouis car il n'y a pas et il n'y a jamais eu en réalité de plafond de verre. Nous l'avons, je crois, démontré hier soir", a-elle insisté.
En 2012, les deux seuls élus frontistes, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard, avaient été élus dans le cadre de triangulaires.
Lors de sa conférence de presse, Marine Le Pen a adopté un ton victorieux tout en dénonçant le scrutin majoritaire à deux tours, qu'elle juge incapable de représenter fidèlement l'état de l'opinion et donc antidémocratique.
Le FN plaide de longue date pour l'instauration de la proportionnelle pour les élections législatives.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)