PARIS (Reuters) - Divers scénarios sont à l'étude pour faire face à l'épidémie de coronavirus mais il est "peu probable" que le gouvernement français se contente de prolonger le couvre-feu en vigueur dans la mesure où il "ne freine pas suffisamment la circulation" du virus, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement.
Selon Gabriel Attal, qui s'exprimait à l'issue du conseil des ministres précédé d'un conseil de défense et de sécurité, le couvre-feu national instauré il y a deux semaines entre 18h00 et 06h00 "a une efficacité relative".
"Nous avons des données qui permettent de montrer qu'(...) à ce stade, il ne freine pas suffisamment la circulation du virus", a-t-il expliqué devant la presse. "Les variants se développent à un rythme important".
Les scénarios envisagés vont "d'un maintien du cadre actuel à un confinement très serré", a-t-il dit. "Le maintien du cadre actuel paraît à ce stade peu probable, mais nous expertisons ces différents scénarios à la lumière des données épidémiologiques dont nous disposons."
Parmi les options sur la table, selon plusieurs sources dans la majorité, figurent un confinement le week-end, une limitation des déplacements entre régions ou encore un allongement des vacances scolaires d'hiver, qui commencent le samedi 6 février pour la zone A.
Selon ces mêmes sources, l'exécutif s'inquiète aussi de l'acceptabilité des mesures par des Français fragilisés par dix mois et demi de restrictions liées à la pandémie qui bouleverse le monde.
D'après un sondage de l'institut Elabe pour BFM TV publié ce mercredi, un peu plus de la moitié des personnes interrogées (52%) sont contre un nouveau confinement national strict sur le modèle de celui de mars dernier, et 48% y sont favorables.
LASSITUDE
"Qu'il y ait une lassitude évidemment oui, qu'il y ait de l'irresponsabilité chez une poignée de Français, peut-être, mais objectivement l'écrasante majorité de Français sont responsables parce qu'ils sont inquiets", temporise une source gouvernementale.
Si aucune intervention du président n'est programmée à ce stade, selon l'Elysée, Gabriel Attal a fait savoir que le chef de l'Etat avait réclamé des données supplémentaires avant de prendre de nouvelles décisions.
A sa demande, une "concertation approfondie" avec les parlementaires, les associations d'élus et les partenaires sociaux sera menée "dans les prochains jours."
Parmi les mesures envisagées à court terme figure un renforcement des contrôles sanitaires aux frontières du pays, a également fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Côté vaccination, Gabriel Attal a déclaré que 1,2 million de Français avaient à ce jour reçus une première dose, alors que la question d'une pénurie de vaccins commence à inquiéter l'Europe.
Emmanuel Macron s'est déclaré à ce sujet favorable à un contrôle des conditions de production et d'exportation des laboratoires qui produisent les vaccins dès lors qu'il y a des difficultés d'approvisionnement, a dit Gabriel Attal.
Le seuil des 3.000 patients en soins intensifs a été à nouveau franchi lundi en France, où la pandémie a fait plus de 74.000 morts.
(Elizabeth Pineau, Jean-Stéphane Brosse, Jean-Philippe Lefief et Bertrand Boucey, édité par Jean-Michel Bélot)