PARIS (Reuters) - Le tiers payant, qui dispense les patients d'avance de frais médicaux, sera bien généralisé d'ici fin 2017 et assorti d'une garantie de paiement pour les médecins, vent debout contre ce dispositif phare du projet de loi santé, a annoncé lundi Marisol Touraine.
Cette mesure, dont la généralisation est une promesse de campagne de François Hollande, est pour l'heure appliquée aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et de l'aide médicale d'Etat (AME).
"Le tiers payant sera étendu à l'ensemble des Français parce que c'est juste, parce que cela favorise l'accès aux soins" a déclaré la ministre des Affaires sociales et de la Santé lors d'une conférence de presse.
"Il sera étendu progressivement d'ici 2017 et en apportant des garanties précises aux professionnels", a-t-elle ajouté, assurant qu'il n'y aurait aucun impact ni charge supplémentaire pour les médecins.
Les professionnels de la santé s'opposent vivement à la généralisation du tiers payant, redoutant des impayés et des lourdeurs administratives, et ont appelé à une manifestation le 15 mars, une semaine avant le premier tour des élections départementales.
L'instauration d'une garantie de paiement doit permettre de répondre à leurs inquiétudes. L'assurance maladie disposera d'un délai de sept jours pour régler les prestations sur les feuilles de soins électroniques sous peine de pénalités dues aux médecins, a indiqué Marisol Touraine. Les organismes complémentaires devront apporter les mêmes garanties.
Concernant le calendrier de mise en oeuvre, le dispositif sera étendu à tous les patients couverts à 100% par l'assurance maladie, soit 15 millions de Français et la moitié des actes réalisés par les médecins, d'ici fin 2016.
A partir du 1er janvier 2017, les médecins pourront proposer à l'ensemble de leurs patients ce dispositif qui, après une période de rodage, deviendra "un droit pour tous les Français" fin 2017.
"Les médecins disposeront de plusieurs mois pour monter en charge, tester, roder, s'approprier les système", a souligné Marisol Touraine qui s'est dite "convaincue qu'il s'imposera rapidement comme une évidence".
Selon un sondage OpinionWay publié la semaine dernière, 63% des Français souhaiteraient être dispensés d'avancer le montant de la consultation chez leur médecin généraliste.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)