par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - Les candidats à l'investiture de La République en marche (LaRem) pour les élections municipales de 2020 se sont retrouvés lundi soir en meeting pour le dévoilement des résultats d'une enquête interne sur les attentes des Parisiens.
Plébiscité aux élections présidentielle et législatives de 2017 dans la capitale, le camp présidentiel nourrit l'espoir de gagner la bataille de l'Hôtel de Ville, sous bannière socialiste depuis 2001.
A un peu plus d'un an de l'échéance, les jeux sont loin d'être faits.
Considéré comme le favori à l'investiture il y a quelques mois, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a prévu de confirmer ses intentions "au printemps".
Arrivé en avance dans le théâtre parisien où était organisé la réunion publique, il a pris le temps de serrer des mains et d'embrasser devant les photographes la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, venue en tant que "femme, ministre, marcheuse", mais aussi en soutien de son collègue du gouvernement.
"Il est celui qui maîtrise le mieux les dossiers, qui est le plus prêt", a-t-elle dit à la presse avant de s'asseoir au premier rang, non loin du délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, et du président du groupe à l'Assemblée, Gilles le Gendre.
Un sticker "Paris et moi" sur le revers de sa veste, Benjamin Griveaux a insisté quant à lui sur le "collectif".
"Il faut faire des choses dans l'ordre. Ce soir on vous dit ce que les Parisiens nous ont dit. Ensuite viendra le temps d'une candidature", a-t-il souligné.
VILLANI POUR UN MAIRE "EN EMPATHIE" ET "RIGOUREUX"
Loin d'avoir tué le match, sa détermination affichée n'a pas empêché de voir fleurir d'autres candidatures, à commencer par celle de son collègue du gouvernement Mounir Mahjoubi, au positionnement plus marqué à gauche.
Le député mathématicien Cédric Villani mène lui aussi une campagne discrète mais active depuis la fin de l'année dernière.
"Un bon maire de Paris est à la fois complètement en empathie avec sa ville et extrêmement rigoureux pour faire en sorte que tous les services soient bien assurés et pour laisser les forces vives s'exprimer", a confié le lauréat de la médaille Fields à quelques journalistes.
Sont également en lice le sénateur Julien Bargeton, qui milite notamment pour une "révolution administrative" à l'Hôtel de Ville, son collègue de l'Assemblée Hugues Renson et Anne Lebreton, adjointe au maire du IVe arrondissement.
En attendant, peut-être, le coup de théâtre d'une entrée en lice du Premier ministre, Edouard Philippe, toujours envisagée même si l'intéressé a démenti il y a quelques mois.
Personne n'a pour l'instant séduit François Roux, militant LaRem du XIIIe arrondissement qui aimerait "qu'un ovni, quelq'un qu'on n'attend pas, débarque" pour briguer la mairie. "On attend d'autres horizons, des lignes claires", a-t-il dit à Reuters.
Aucun des prétendants présents lundi soir n'a pris la parole, laissant élus et militants détailler les résultats de l'enquête menée l'automne dernier auprès de milliers de Parisiens.
Saleté, incivilités, embouteillages, solitude, sécurité, solidarité figurent parmi les thèmes appelés à figurer dans le programme du candidat qui sera désigné dans quelques mois par la commission d'investiture de LaRem.
En face, la maire sortante Anne Hidalgo compte ses soutiens après une année 2018 compliquée, notamment marquée par les dysfonctionnements du système de location de bicyclettes Vélib' et disparition des Autolib'.
Les proches de l'édile socialiste ont lancé jeudi dernier le mouvement "Paris en commun" destiné à préparer sa campagne et son programme pour les municipales.
Anne Hidalgo est à l'offensive en ce début d'année avec plusieurs annonces comme la gratuité prochaine des transports en commun pour les enfants parisiens et la naissance d'une police municipale, qu'elle avait jusqu'ici toujours refusé de créer.
(Edité par Jean-Philippe Lefief)