BRUXELLES (Reuters) - Le nombre de personnes ayant demandé l'asile dans un des pays de l'Union européenne a diminué en 2018, pour la troisième année consécutive, tombant à moins de la moitié de son pic de la crise migratoire de 2015-2016, montrent les données publiées mercredi.
Selon le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO), 635.000 personnes ont déposé une demande d'asile l'an dernier, un chiffre comparable à celui de 2014, même s'il reste deux fois plus élevé qu'avant les "printemps arabes" de 2011.
"Nous revenons aux niveaux d'avant-crise. Nous sommes sur la bonne voie", a commenté le commissaire européen chargé de la migration, Dimitris Avramopoulos.
Les demandes d'asile dans l'UE ont culminé à 1,4 million en 2015 avant que la "route des Balkans" venant de Turquie via la Grèce ne soit refermée en fin d'année suivante. Le nombre de personnes empruntant l'autre route principale, à travers la Méditerranée au départ de la Libye, a aussi fortement diminué l'an dernier après la fermeture des ports italiens.
Selon les données publiées mercredi par l'agence Frontex, seules 6.760 personnes sont arrivées illégalement dans l'UE en janvier, soit cinq fois moins qu'il y a un an à la même époque.
La pression migratoire et ses répercussions politiques ont poussé les pays européens à durcir les conditions d'octroi de l'asile. Les deux-tiers des dossiers ont été rejetés l'an dernier, selon l'EASO, alors plus de la moitié des demandes avaient été approuvées en 2015.
La plupart des demandeurs d'asile sont toujours originaires de Syrie, d'Afghanistan et d'Irak mais l'UE a enregistré en 2018 une forte hausse des arrivées de Colombiens et de Vénézuéliens.
(Clare Roth; Tangi Salaün pour le service français)