par Daren Butler et Sylvia Westall
MURSITPINAR Turquie (Reuters) - Les combattants kurdes de Kobani, ville du nord de la Syrie proche de la frontière turque assiégée par l'Etat islamique, sont parvenus à conserver une colline stratégique attaquée dans la nuit, a-t-on appris dimanche auprès de leurs représentants et de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les djihadistes ont en outre essuyé de nouveaux raids aériens de la coalition emmenée par les Etats-Unis.
Selon un traducteur du Parti de l'union démocratique (PUD), principale formation kurde de Syrie, joint à Kobani, les combattants de l'EI ont attaqué la colline de Mistanour, située au sud-ouest de la ville, à coups d'obus de chars et de mortiers.
"Dans la nuit, il y a eu de nouveaux raids aériens. Ils ont frappé trois au quatre fois dans le secteur de la colline de Mistanour", a ajouté Parwer Mohammed Ali.
Les raids de la coalition n'ont jusqu'ici pas enrayé la progression de l'EI en direction de Kobani, également appelée Aïn al Arab, et 180.000 habitants de la région ont franchi la frontière turque depuis le début de l'offensive, il a deux semaines.
Selon l'OSDH, qui suit l'évolution du conflit syrien par le biais d'un réseau d'informateurs sur le terrain, les djihadistes ont pris le flanc sud de la colline de Mistanour. Seize d'entre eux et onze combattants kurdes ont trouvé la mort dans la nuit, précise-t-il.
Les djihadistes sont maintenant à moins d'un kilomètre du centre, a précisé Ocalan Iso, commandant en second des peshmergas qui défendent la ville.
La Turquie, méfiante à l'égard des forces kurdes, n'a pour le moment manifesté aucune intention d'intervenir, bien qu'un obus de mortier se soit abattu dimanche sur son territoire, non loin de la base militaire de Mursitpinar.
La veille, un autre tir d'obus provenant probablement des positions de l'Etat islamique avait fait un blessé dans les rangs des forces spéciales.
Deux blindés de l'armée turque se trouvaient dimanche au poste frontière de Yumurtalik, canon pointé vers Kobani, 5 km plus à l'ouest, où les bombardements se poursuivaient, mais aucun mouvement de troupe n'a été observé.
Les chars qui avaient pris position dans la semaine à la frontière se sont repliés.
Plus à l'ouest, l'aviation syrienne a bombardé des localités situées au nord d'Alep. L'armée s'est emparée vendredi de trois villages proches de la dernière grande voie d'approvisionnement de cette ville du Nord-Ouest conquise en 2012 par les rebelles.
(Avec Johnny Hogg à Ankara; Jean-Philippe Lefief pour le service français)