PARIS (Reuters) - Des associations ont annoncé jeudi des actions en justice contre Eric Zemmour après ses propos sur les musulmans et appelé les médias à cesser leur collaboration avec le polémiste.
SOS Racisme, qui prépare une plainte pour incitation à la haine raciale, a lancé une pétition en ligne demandant aux dirigeants de RTL, d'iTELE et du Figaro de prendre leurs responsabilités.
"En se prenant à rêver au départ contraint de plusieurs millions de personnes ciblées par leur religion, Eric Zemmour n'est plus simplement l'idéologue réactionnaire qu'il est devenu au fil des ans mais un personnage entendant détailler la mise en actes souhaitée de sa haine", dit le texte.
Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) entend également citer Eric Zemmour devant le Tribunal de grande instance de Paris "pour apologie de crime contre l'humanité et incitation à la haine raciale".
Sur RTL, Eric Zemmour s'est défendu d'avoir employé le mot "déportation" dans un entretien au journal italien Corriere della Serra, ce que le journaliste italien, Stefano Montefiori, avait auparavant confirmé sur son compte Twitter.
"Le mot n'a pas été prononcé par moi mais même pas par le journaliste italien. On m'a accusé d'avoir employé un mot que je n'ai pas prononcé et on m'a accusé de ne pas avoir contredit un mot qui n'a pas été prononcé", a-t-il dit.
Mais Stefano Montefiori a précisé avoir utilisé dans son article le mot déportation pour résumer la question : "Mais vous ne pensez pas que ce soit irréaliste de penser qu'on prend des millions de personnes, on les met dans des avions ou dans des bateaux, pour les chasser ?"
Sur le fond, Eric Zemmour a persisté en évoquant jeudi sur RTL une possible guerre civile.
"La situation actuelle qui fait que les communautés se figent, se durcissent, se séparent est une situation dramatique qui va se traduire par une libanisation de la France avec, en perspective, une guerre civile entre des communautés qui n'ont plus rien à se dire et qui vont s'affronter parce qu'elles n'ont plus les mêmes valeurs et qu'elles n'ont plus les mêmes intérêts", a-t-il dit. "Quand il y a une guerre civile, tout est possible, tout est envisageable".
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)