Investing.com – L’Intelligence Artificielle inquiète autant qu’elle fascine, et à juste titre, puisque ses bienfaits potentiels sur l’économie et les sociétés sont au moins équivalents aux menaces qu’elles représentent.
Plusieurs grands noms de l’industrie de la technologie, incluant des personnes impliquées au premier plan dans le domaine de l’IA, ont appelé à plusieurs reprises les gouvernements à la prudence et à la régulation depuis que le grand public a découvert ChatGPT, craignant que les futures itérations de ces systèmes informatiques puissent finir par échapper à tout contrôle, allant jusqu’à parler de danger pour la survie de l’humanité.
Cependant, il s’agit d’un risque à moyen-long terme, de l’avis de la plupart des spécialistes. Toutefois, à court terme, l’IA peut d’un autre côté déjà représenter une menace pour la démocratie dans ses capacités actuelles.
La capacité des IA à générer du texte, des photos et des vidéos représente en effet un risque majeur de désinformation, et donc de manipulation politique, et d’une encore plus ample perversion de la démocratie et de la politique en général.
Ce sont ces risques que le président allemand Frank-Walter Steinmeiera évoqué lors d'un événement récent à Berlin, selon des propos qui ont été rapportés par Bloomberg.
Le président allemand a en effet mis en garde contre le risque que l'intelligence artificielle ne devienne une menace pour la démocratie, appelant à une meilleure culture numérique au sein du public afin de pouvoir identifier les contenus manipulés par l'IA.
"Ni l'IA ni les entreprises qui l'exploitent ne sont démocratiquement élues", a souligné M. Steinmeier, ajoutant que "les citoyens devraient être mieux équipés pour examiner les réponses fournies par l'IA et pour reconnaître les cas où les technologies d'intelligence artificielle ont manipulé des images ou des textes. C'est important, car la désinformation peut désormais être générée et diffusée rapidement, ce qui sème la confusion parmi le public".
M. Steinmeier a ainsi appelé les sociétés à élaborer des cadres juridiques et éthiques pour surveiller l'IA.
"Nous avons été avertis que des risques potentiellement incontrôlables se profilent à l'horizon... Et cela mérite notre attention" a-t-il déclaré.
Notons que la France s’est elle-aussi montrée concernée par l’essor de l’IA, le président français Emmanuel Macron ayant déclaré plus tôt cette semaine que le pays souhaitait travailler avec les États-Unis sur les règles relatives à cette technologie en plein essor.
Cependant, il faut noter qu’à ce stade, il n'existe pas de consensus mondial sur la manière dont l'IA devrait être gérée et contrôlée, les États-Unis, la Chine et l'Union européenne adoptant des approches différentes en ce qui concerne les règles relatives à cette technologie.