PARIS (Reuters) - Le président de l'Assemblée de Corse, l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, a appelé mardi à une "grande manifestation populaire" face au refus selon lui de l'Etat de reconnaître la dimension politique de la question corse, un mois et demi après la large victoire des nationalistes aux élections territoriales.
"Après nos entretiens avec le Premier ministre et le président du Sénat, notre conviction est faite : l’Etat refuse de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse", a-t-il écrit sur son compte Twitter (NYSE:TWTR). "Nous appelons donc dans les prochains jours à une grande manifestation populaire".
Jean-Guy Talamoni a été reçu avec le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni lundi à Matignon par le Premier ministre Edouard Philippe. A leur sortie de la réunion, les deux hommes avaient estimé que le gouvernement restait ouvert sur la question constitutionnelle, tout en déplorant ne pas avoir eu de réponse précise à leurs revendications.
Les nationalistes demandent notamment l'instauration d'un statut de résident pour l'accès à la propriété, d'un statut fiscal dérogatoire, la reconnaissance du peuple corse et l'officialisation de sa langue, ainsi que le rapprochement puis l'amnistie des prisonniers dits politiques.
Fin décembre, Emmanuel Macron s'est dit ouvert à d'"éventuelles évolutions" tout en précisant que celles-ci ne pourraient se faire que dans le respect de la Constitution.
L'appel à la manifestation - dont la date n'a pas été précisée - survient à deux semaines de la visite du chef de l'Etat sur l'île, prévue le 6 février à l'occasion de la commémoration des 20 ans de l'assassinat du préfet Claude Erignac.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)