PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a confirmé lundi les objectifs financiers de son quinquennat et souhaité que les textes de la réforme des retraites soient finalisés d'ici l'été 2019.
Devant la Cour des comptes, le chef de l'Etat s'est ainsi à nouveau engagé à baisser de trois points de produit intérieur brut la dépense publique et de cinq points la dette publique, tout en baissant les prélèvements obligatoires d'un point, soit une vingtaine de milliards d'euros.
Le premier président de la Cour des comptes a pressé le chef de l'Etat de se comporter comme la fourmi de la fable de La Fontaine et non comme la cigale.
La baisse des déficits engendrée par l'amélioration de la conjoncture économique "ne doit pas faire "illusion", a expliqué Didier Migaud, en soulignant que "les conditions à réunir pour atteindre les objectifs fixés par la loi de programmation sont nombreuses et loin d'être acquises".
Le comité interministériel de la transformation publique début février donnera lieu à des premières décisions et arrêtera les orientations du plan Action publique 2022 qui vise améliorer l'efficacité des politiques publiques, a dit Emmanuel Macron.
Les actions entreprises dans ce cadre seront discutées ensuite chaque semaine au conseil des ministres.
Emmanuel Macron a précisé son horizon pour la réforme des retraites, qui doit simplifier drastiquement le système français. "Je souhaite que l'ensemble des textes puisse être finalisé d'ici à l'été 2019", a-t-il dit.
Cette réforme sensible et complexe a vocation à entrer en vigueur dans une dizaine d'années et ne contribuera donc pas au redressement des comptes publics à court terme, a plusieurs fois souligné le président ces derniers mois.
Emmanuel Macron a dit avoir demandé au Premier ministre, Edouard Philippe, de définir d'ici fin 2018 un cadre d'élaboration et de publication d'indicateurs de performance pour toutes les administrations, qui prendront en compte l'avis des usagers pour "renouer avec la culture du service".
Il s'est prononcé pour une réforme de la haute fonction publique, qui changera en particulier le système de sortie de l'Ecole nationale d'administration (Ena) et les premières années de carrière "pour tenir compte des priorités gouvernementales".
Il s'est d'autre part dit favorable aux propositions de la Cour des comptes visant à réformer le régime de responsabilité des gestionnaires publics, parallèlement à la suppression annoncée de la Cour de justice de la République.
Le déficit du budget de l'Etat s'est établi à 67,8 milliards d'euros en 2017, soit une amélioration de 1,3 milliard par rapport à 2016 qui le porte à un plus bas depuis 2008 et conforte l'objectif de retour du déficit public sous la barre européenne de 3% du PIB fin 2017.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)