PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron se rendra de jeudi à samedi en Guyane pour affirmer l'engagement de l'Etat dans ce territoire touché par un important conflit social au printemps, accompagné notamment du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Le chef de l'Etat dira qu'il tiendra les engagements pris pour sortir de ce conflit et examinera particulièrement les problèmes de sécurité et d'immigration illégale, précise la présidence de la République.
"Il y a des attentes très fortes", déclare-t-on à l'Elysée.
"Le président se mobilise sur les Outre-mer et il ne fuit pas les difficultés. Au contraire, il cherche à les traiter et la Guyane incarne un grand nombre de difficultés que rencontrent les territoires ultramarins, avec une intensité particulière."
Le taux d'homicide en Guyane est dix supérieur à celui de l'Hexagone, sur fond de vols à main armée, de trafics de drogue et l'exploitation clandestine de l'or.
Le territoire subit par ailleurs une immigration illégale très importante, qu'Emmanuel Macron espère réduire en rendant moins attractive l'entrée en Guyane.
Les 30 mesures décidées dans le "plan d'urgence" décidé pour mettre fin au conflit social sont engagées, 23 étant mises en oeuvre, dont les renforts de police et des engagements financiers, et deux tiers des 164 mesures sectorielles sont engagées, précise l'Elysée.
Emmanuel Macron rencontrera notamment jeudi des militaires de la gendarmerie et des Forces armées guyanaises, à Maripasoula, une ville accessible uniquement par le fleuve ou les airs, qui symbolise l'enclavement d'une partie du territoire.
Il visitera vendredi le centre spatial de Kourou, où lui sera présenté le chantier du pas de tir d'Ariane VI, avant de conclure la conférence des régions ultrapériphériques, à laquelle Jean-Claude Juncker est invité, et de rencontrer des policiers, élus et fonctionnaires à Cayenne.
Les régions ultrapériphériques relèvent de règles et de politiques européennes spécifiques.
Emmanuel Macron prononcera samedi un discours à l’occasion des assises des Outre-mer, à Cayenne.
Il sera également accompagné de la commissaire européenne à la politique régionale, Corine Cretu, des ministres de l'Education nationale et des Outre-mer, Jean-Michel Blanquer et Annick Girardin, et du secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)