COPENHAGUE (Reuters) - Le Tribunal suprême espagnol a rejeté lundi la demande du parquet général de réactiver immédiatement le mandat d'arrêt européen contre l'ancien président catalan Carles Puigdemont, qui effectue au Danemark son premier déplacement hors de Belgique depuis qu'il a trouvé refuge à Bruxelles fin octobre.
Un premier mandat d'arrêt international émis contre Carles Puigdemont dans le cadre de l'enquête sur la tentative de sécession en Catalogne avait été retiré début décembre.
Dans un communiqué, le tribunal suprême précise qu'une décision sur une éventuelle réactivation du mandat d'arrêt européen ne sera pas prise tant que le parlement catalan n'aura pas repris son activité normale.
Carles Puigdemont est arrivé dans la matinée à l'aéroport de Kastrup à Copenhague pour participer à un colloque organisé par le département de sciences politiques de l'Université de Copenhague.
Lors du débat à l'université, il a déclaré qu'il s'exprimerait mardi au sujet de la situation en Catalogne.
"Si je dis quelque chose maintenant sur la décision du parlement (catalan) ou sur celle du Tribunal suprême, je pense que rien de ce que nous aurons dit aujourd'hui (dans ce débat) n'apparaîtra dans la presse", a-t-il expliqué.
Carles Puigdemont est poursuivi en Espagne pour rébellion, sédition et détournements de fonds, après l'organisation du référendum d'autodétermination du 1er octobre en Catalogne jugé illégal par la justice espagnole.
A l'issue des élections anticipées du 21 décembre, les deux partis séparatistes catalans - Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne) et Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya, ERC) - ont conservé, avec l'apport des indépendantistes de la Candidature d'unité populaire (CUP), une faible majorité absolue en sièges (70 élus sur 135).
La désignation du candidat choisi pour diriger l'exécutif catalan a été prise lundi. Le nouveau président du Parlement catalan, Roger Torrent, a, comme attendu, présenté la candidature de Carles Puigdemont. Un débat doit s'ensuivre et un vote est prévu avant le 31 janvier au plus tard.
Les partisans de Carles Puigdemont ont suggéré qu'il dirige la région de Bruxelles par liaison vidéo, une idée qualifiée de ridicule par le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.
Et une hypothèse qui, de la part de ses adversaires, vaut déjà au dirigeant séparatiste le sobriquet de "président hologramme".
(Stine Jacobsen et Teis Jensen avec Rodrigo De Miguel et Ingrid Melander; Gilles Trequesser et Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)