PARIS (Reuters) - Manuel Valls a défendu mardi le projet de budget de la France pour 2015, semblant écarter la possibilité de le modifier pour satisfaire d'éventuelles demandes de la Commission européenne.
Interrogé sur la possibilité que la Commission rejette le budget, le Premier ministre a balayé les informations en ce sens venant de sources européennes, et il a rappelé que seul le Parlement français pouvait rejeter le texte.
Selon plusieurs sources de la zone euro, la Commission devrait demander à la France de modifier son projet de budget pour qu'il respecte les engagements pris par Paris en matière de réduction des déficits publics.
"Je ne vois pas en quoi vous pouvez dire aujourd'hui, sauf à prêter une nouvelle fois quelque grâce à je ne sais quelle information, que le budget de la France serait rejeté", a dit le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"La Commission européenne (...) ne peut pas rejeter, elle peut faire des remarques, c'est tout à fait son droit. Mais nous considérons, nous, qu'avec les choix que nous avons faits de vérité sur le niveau de déficit, sur la dépense publique, les efforts que nous allons demander aux Français, 21 milliards en 2015 (...), c'est le budget qu'il faut à la France."
Le texte prévoit que le déficit public sera quasiment inchangé l'an prochain, à 4,3% du PIB au lieu de 3% promis auparavant, après 4,4% prévu cette année au lieu de 3,8%.
Le déficit structurel, qui gomme les effets du cycle économique, ne baisserait que de 0,1 point cette année et de 0,2 point l'an prochain, au lieu de 0,8 point promis auparavant par la France pour chacune de ces années.
"Il n'y a qu'un seul Parlement qui a en charge de décider s'il approuve ou non le budget de la France, le seul Parlement, la seule institution qui ait ce droit, c'est l'Assemblée nationale, c'est le Parlement français", a encore dit Manuel Valls.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a quant à lui déclaré : "Sommes-nous dans les clous de nos engagements européens ? Oui, nous le pensons."
Les mesures et les économies prévues dans les textes budgétaires sont identiques à celles qui avaient été annoncées au printemps, en accord avec la Commission. En conséquence, "il n'y a aucune raison d'être entre contradiction avec les règles européennes", a-t-il ajouté.
Michel Sapin avait auparavant exclu de faire, à la demande de la Commission, des économies supplémentaires ou des hausses d'impôts cette année.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)